tag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post4056370504811752020..comments2024-03-27T21:11:37.994+01:00Comments on La voie de l'épée: Des léopards dans la casbah (3/3)Michel Goyahttp://www.blogger.com/profile/03230946392725826708noreply@blogger.comBlogger5125tag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post-24172492095079691482013-08-21T14:04:39.804+02:002013-08-21T14:04:39.804+02:00Au-delà des aspects moraux posés par l'utilisa...Au-delà des aspects moraux posés par l'utilisation de la torture, il y a celui de son efficacité réelle. Elle risque très vite de devenir une solution de facilité avec une rentabilité discutable. Son utilisation systématique non seulement pervertit celui qui l'utilise mais l'empêche de penser à d'autres méthodes. Vous illustrez cela fort bien avec Trinquier et Godard. La "bleuite" du capitaine Léger a fait d'énorme ravages dans les rangs du FLN en créant une atmosphère de suspicion et en ternissant l'aura des militants dans la population algérienne. On sait depuis longtemps que l'enjeu dans une guerre révolutionnaire est la population. Elle ne se ralliera pas uniquement à celui qu'elle craint le plus dans l'instant, mais à celui qui lui paraît susceptible de l'emporter à long terme. Si on fait perdre à ce dernier sa "pureté" révolutionnaire, le doute s'installe durablement.Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post-80645309328102054862013-08-21T12:57:50.727+02:002013-08-21T12:57:50.727+02:00De l’efficacité de la torture du point de vue de S...De l’efficacité de la torture du point de vue de Sirius :<br />Je précise que je n’avais que quelques mois lors des accords d’Évian et qu’aucun membre de ma famille n’a connue le traumatisme d’être chassé du pays où il est né. N’étant impliqué ni émotionnellement ni dans ma chair, je peux parler de la guerre d’Algérie avec la même distance que j’utiliserais pour dire la bataille de Cannes ou le siège d’Alésia. Ces précautions oratoires pour bien préciser que mon intention n’est pas de choquer ceux et celles qui sur les deux rives de la méditerranée, souffrent encore du conflit 51 ans après sa fin.<br />De même le format d’un blog ne permettant pas des réponses longues et détaillées, la subtilité y perdra ce qu’y gagnera la synthèse. Je précise enfin que je situe mes propos dans le cadre des guerres extérieures.<br />- Le nombre de victimes si le lieu et le moment sont bien choisis, que peut provoquer un camion remplit de nitrate-fioul doit se situer aux environs de 200 morts et d’au moins autant de blessés. C’est la plus grande létalité atteignable par un acteur non-étatique.<br />- Une combinaison de moyens militaires et policiers, avec utilisation de la torture, peut conduire à de belles victoires tactiques, éviter un certain nombre d’attentats et maintenir provisoirement le niveau de violence à un degré acceptable pour l’opinion publique.<br />- Le prix à payer pour ces victoires tactiques est le discrédit moral de l’institution militaire et du gouvernement, la déchéance morale des exécutants ainsi que l’abaissement des valeurs promues par les démocraties, vues ici comme de simples prétextes à interventions impérialistes.<br />- Les populations autochtones, prisent entre les barbaries de l’insurrection et de la contre-insurrection, ont tout intérêt sur le moyen et le long terme à se tourner vers ceux qui resteront sur le terrain, vers ceux qui ont le temps avec eux : les insurgés. <br />En définitif, ce qui est difficile ça n’est pas de tuer ses ennemis mais c’est de sacrifier les siens. C’est de laissez raser Coventry pour sauver l’Angleterre.<br />Le vrai courage à mon sens est donc que le niveau politique commence, avant toutes choses, à répondre à des questions comme : ‘quel est le prix que nous sommes prêt à payer ?’ ou bien encore, ‘sommes nous prêt à sacrifier nos valeurs ?’<br />Naturellement pour répondre à ces questions, il est préférable d’avoir des hommes d’État ayant le sens supérieur de l’intérêt général, plutôt que des gens ayant pour horizon la prochaine échéance électorale. <br />Que dieu bénisse le foie du vieux Winston…<br /><br />PS : et seul Jack Bauer torture pour éviter qu’une arme nucléaire de 5 mégatonnes n’explose au milieu d’une mégalopole (quoiqu’avec 5 mégatonnes, la lointaine banlieue convienne aussi très bien). <br />RBnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post-29786733165423953462013-08-21T01:04:40.533+02:002013-08-21T01:04:40.533+02:00Merci à @trekker pour ses apports complémentaires ...Merci à @trekker pour ses apports complémentaires (sur les parties 2/3 et 3/3).<br /><br />1 - Je soulignerais en complément que le politique le plus acharné était le brave ministre résident en Algérie, Robert Lacoste, qui n'ignorait rien des méthodes et des résultats lors de la 1ère bataille d'Alger et qui, en juillet, vouait aux gémonies et vilipendait dans ses discours publics tout ceux (journalistes, intellectuels, militaires dissidents, etc.) qui attaquaient verbalement l'armée : il les rendait carrément responsables de la reprise du terrorisme urbain à Alger.<br /><br />Si F. Mitterarnd comme ministre de la Justice a joué un rôle plus ou moins ambigu (avec le procureur Jean RELIQUET et l'hypothétique juge Bérard cité par Aussaresses), il me semble que Robert Lacoste assumait complètement sur la ligne Trinquier / Aussaresses.<br /><br />M. Lacoste terminera sa carrière politique comme sénateur SFIO puis PS, jusqu'en 1980.<br /><br />2 - Sur la bleuïte, le capitaine Léger avait affirmé "pourquoi se priver quant l’adversaire a une telle propension à s'autodétruire ?" Tant mieux si Amirouche était devenu à moitié paranoïaque, ça a économisé le sang de nos soldats et de civils, toutes confessions confondues. Le capitaine Léger avait pour mission d'aider à détruire les Katibas FLN (du reste, il y eut aussi beaucoup de désertions dans l'ALN à cette époque, du fait de la terreur qu'à inspiré l'épuration aveugle lancée par Amirouche).LLnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post-7607001465775463342013-08-21T00:19:39.182+02:002013-08-21T00:19:39.182+02:00Mon Colonel,
Comme toujours un excellent article,...Mon Colonel,<br /><br />Comme toujours un excellent article, et comme dans les deux précédents sur cette " bataille " d'Alger une chronologie rigoureuse et analyse dépassionné des événements.<br /><br />En fin de votre premier paragraphe vous écrivez " les conséquences stratégiques de la brutalité des méthodes employées sont désastreuses. L’opinion publique française se divise ". Je permet d'ajouter qu'a des degrés divers il en sera de même à l'étranger, et surtout chez nombre des pays voisins ou alliés de la France. Complaisance des gouvernements Allemands et Suisses, vis à vis de leurs trafiquants d'armes qui alimentent le FLN, attitude ambiguë du gouvernement Italien, à minima hostilité des pays dit alors non alignés. Mais plus grave alors qu'on était dans l'OTAN, et que le gouvernement quémandait régulièrement à Washington de quoi financer ses " fins de mois ", hostilité croissante d'une partie de la classe politique et médias Américains.<br /><br />L'isolement politique de la France se concrétisa à l'ONU en Mars 1958, suite aux " bavures " lors du bombardement de Sakiet sidi youssef : imposition humiliante d'une mission de bons offices Anglo-Américaine. La suite est bien connue : 13 Mais 1958, chute de la IV ième République, etc....<br /><br />Ce qui m'a toujours étonné dans la première phase de la " bataille " d'Alger ( en simplifiant duo Trinquier / Aussaresses ), c'est l'inertie et cautionnement par le gouvernement des méthodes utilisées. Aucune directives ou décisions pour imposer aux généraux Salan et Massu, un recadrage des pratiques ayant cours et donc bien plus grande sélectivité-intelligence dans la répression. Ce n'est qu'en fin juin que les dirigeants politiques les plus lucides, ils prennent conscience des dégâts causés dans l'opinion en métropole et à l'étranger. La décision de Massu d'écarter Trinquier et confier alors au colonel Godard le commandement d'Alger, elle résulte pour une grande part des conseils de "calmer le jeu" venant des politiques à Paris.<br /><br />Vous soulignez à juste raison toute l'intelligence et redoutable efficacité des manoeuvres de retournement et intoxication, du capitaine Léger : des bleus de chauffe à la bleuïte. Pour cette dernière certains lui reproche d'être le responsable des 3 à 4 000 morts, suite à grande majorité à d'effroyables tortures, qu'elle causa au sein du FLN. Mais à sa décharge, comment pouvait il imaginer préalablement le degré de paranoïa et sauvagerie d'un Amirouche. Trekkernoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-152229054779417762.post-40891787908134036242013-08-20T20:05:45.278+02:002013-08-20T20:05:45.278+02:00Mon Colonel,
Il me semble que Bigeard est l'i...Mon Colonel,<br /><br />Il me semble que Bigeard est l'illustration même de ce que Lacheroy appelait les "condottiere", les "gagneurs de croix de guerre"; pour rappeler (conférence du 2 juillet 1957) que "Dans la guerre révolutionnaire le condottiere c'est un malheur, les croix de guerre aussi parce que pour avoir une croix de guerre on fait le condottiere. En réalité, celui qui est le maître dans la guerre révolutionnaire c'est celui à qui on a donné un pré carré et qui, à l'intérieur de ce pré carré, considère que c'est sa chose."<br /><br />Le propos de Bigeard ("jouer le jeu à fond", "un seul but: détruire", "c'est lâcheté de ne pas le faire") me font penser aux diatribes des néoconservateurs américains : la pensée sur un mode binaire (OUI / NON, avec nous ou contre nous, etc.) sans aucune nuance. Comme si une telle guerre avait pour seul but l'anéantissement physique d'une organisation politico-militaire ennemie sans se soucier de la population (cf. Mao : "le révolutionnaire est dans la population comme un poisson dans l'eau").<br /><br />Le travail, que vous soulignez remarquablement dans cet article, de Godard et de Léger, est aux antipodes de ce mode d'action.<br /><br />Bigeard fut incontestablement un officier manœuvrier hors pair et très courageux. Il fut un très efficace combattant anti-guérilla dans les Djebels.<br /><br />Son tempérament sans nuances l'a rendu à mon avis, assez mauvais dans ce qu'il appelait "un travail de flic". Bigeard parle "travail de flic" là où Lacheroy, Godard, Gallula et d'autres parlent "politique", "infiltration", "manipulation", "prise en main des populations", "guerre révolutionnaire",...<br /><br />Le commandant Azzedine déclarera vers 1981 que "Massu c'était le meilleur recruteur de l'ALN. En ville c'était le meilleur recruteur de Fidaa (combattants volontaires) et ici (en zone rurale), c'était la meilleure façon d'amener la population totalement à nous"<br /><br />Voir vers 2'30'' http://www.youtube.com/watch?v=hgrBoQJxV0s<br />LLnoreply@blogger.com