vendredi 21 avril 2017

Plus forts

De septembre 1940 à mai 1941, l’Allemagne nazie a organisé contre le Royaume-Uni la première campagne systématique et à grande échelle de terrorisation de la population par les bombardements (le « Blitz »). Le pire cauchemar imaginé par le gouvernement et l’état-major impérial se réalisait. Avec, au total, plus de 43 000 morts et 90 000 blessés graves, dont la moitié à Londres, un million d’habitations détruites, les souffrances et les dégâts furent immenses. Pour autant, à la surprise générale, la réaction de la population ne fut pas du tout celle qui était anticipée. Il n’y eu pas d’effondrement. Les hôpitaux psychiatriques qui avaient aménagés en périphérie des grandes villes restèrent largement vides, l’absentéisme dans les usines n’augmenta pas (au contraire la productivité augmenta) et il n’y eut aucune révolte contre le gouvernement. Ce pays, où en 1933 les membres de la prestigieuse Oxford Union votaient qu’en « aucun cas cette Maison [l’université d’Oxford] ne se battrait pour le Roi et la Patrie », était en fait devenu le plus dur et le plus mobilisé d’Europe, bien plus que la dictature nazie.

Cette résistance inattendue à une campagne massive de terreur a été étudiée, sur le moment même, par le Canadien John Mc Curdy qui a montré que cette expérience traumatisante avait en réalité des effets contradictoires. Elle détruisait des vies, en ravageait beaucoup d’autres parmi ceux qui avaient été touchés par la mort d’un proche ou par le spectacle de l’horreur. Mais elle avait aussi tendance à renforcer les autres, ceux qu’il appelait les « épargnés », qui développaient plutôt un sentiment d’invulnérabilité au fur et à mesure que la mort les évitait. L’étude de Mc Curdy est pleine de témoignages de peurs, d’abattements mais encore plus de solidarités, d’envies de vivre et même de joies. L’expérience a été très dure et tout le monde à a applaudi à la fin de la guerre, mais beaucoup, au moins parmi les « épargnés », ont rejoint les sentiments de soldats avec cette nostalgie de la force qu’ils avaient découvert en eux, de celle des rapports humains en situation difficile et du sentiment d’œuvrer ensemble pour un grand objectif. On ne sort pas forcément traumatisé d’une expérience collective traumatisante.

Mais si la population britannique a résisté dans son ensemble, c’est aussi parce qu’elle trouvait une réponse à ses attentes de la part de ses dirigeants. Elle voyait, physiquement avec les avions dans le ciel et les canons, que l’on ne se contentait pas de subir (la plus stressante des situations) mais que l’on combattait aussi fortement un ennemi qui subissait aussi de lourdes pertes, que l’on organisait la défense civile à laquelle elle participait souvent, que l'objectif était clair (la capitulation de l'Allemagne et la fin du régime nazi) et que l'on n'hésitait pas à exiger d'elle (« du sang, de la sueur et des larmes ») pour l'atteindre.

Cette population a poussé aussi à la vengeance, ou plus exactement le gouvernement a cru qu’il était nécessaire de lui offrir des représailles. Cela a contribué à sortir de l’objectif premier de paralysie de l’économie adverse par les bombardements pour dériver vers celui de destruction pure et simple, par le feu, de toutes les villes allemandes afin de briser le moral de la population. C’était d’autant plus inhumain et stupide que l’on avait pu constater que cela ne fonctionnait pas mais on se réfugiait vers des arguments fallacieux (« le Britannique est plus résistant que l’Allemand ») et surtout on ne concevait pas qu’on ne puisse pas le faire. Ces bombardements en Allemagne, bien plus meurtriers que le Blitz, suscitaient à leur tour des frappes en particulier avec les armes V (pour Vergeltungswaffe : « arme de représailles ») tout aussi meurtrières et contre-productives.

Ce long développement pour parler évidemment de la France. Les attaques que celle-ci a subies et continue de subir, depuis 2012 et plus particulièrement depuis 2015 n’ont évidemment pas l’ampleur des bombardements de 1940 mais elles poursuivent un but similaire de décomposition morale. En cela si l’objectif est l’effondrement d’une société jugée faible, décadente et corrompue, il n’est pas plus atteint que dans tous les exemples précédents. Non seulement les Français n’ont pas cessé de vivre mais des choses encore impensables quelques temps plus tôt sont apparues. Le patriotisme n’est plus caché voire honteux mais assumé. Il est probable que l’on a plus chanté la Marseillaise et affiché de drapeaux tricolores depuis 2015 que pendant les trente années précédentes. Les engagements à servir sous l’uniforme ont considérablement augmenté. Et même si la guerre en cours n’est guère abordée dans cette campagne électorale, on y vu apparaître des choses, comme le retour à un service militaire, qui auraient paru incongrues dans la campagne de 2012.

Pour autant l’analogie avec la situation des Britanniques en 1940 a ses limites. La réponse actuelle des autorités, ou ceux qui prétendent exercer cette autorité, est bien plus ambiguë et timide qu’à l’époque. La posture paraît forte : on multiplie les conseils de défense, on déclare (au sens premier) la guerre ; on déclare aussi l’état d’urgence et on déploie entre 7 000 et 10 000 soldats dans les rues. Elle est en réalité surtout creuse. On ne dit pas vraiment à qui on fait la guerre et comment on conçoit la victoire (quel est notre équivalent de la capitulation de l’Allemagne ?), on ne voit pas très bien à quoi sert cet état d’urgence permanent et l’opération Sentinelle affaiblit bien plus les armées qu’elle ne protège.

La mobilisation des esprits, si elle n’est que posture ou gesticulation et ne se concrétise pas visiblement aura tendance à créer du stress inutile. Rappelons-le, le stress modéré est un préalable très utile à l’action mais encore faut-il qu’il y ait de l’action. Si on ne veut pas agir vraiment, il est préférable de ne rien dire.

Qu’avons-nous fait concrètement depuis la « déclaration » de guerre de 2015 ? Sur le front extérieur, on a un peu augmenté les doses de frappes aériennes au Levant et on y a déployé une batterie d’artillerie, on a un peu renforcé les moyens au Sahel…et puis c’est tout. L’essentiel de l’effort militaire a porté sur la coûteuse et bien peu utile opération de posture Sentinelle. Sur le front intérieur, les services de sécurité intérieure ont connu un regain très clair d’efficacité depuis les fiascos des débuts. D’une manière plus générale, le gouvernement, après l’avoir poursuivi jusqu’en 2015, peut se targuer d’avoir freiné la lente destruction des ministères régaliens (ici), ceux-là même qui assurent la protection (au sens large) des Français, mission première de l’Etat. C’est heureux mais on reste cependant loin du compte. La guerre ne se gagnera pas avec des services publics qui continuent de craquer de partout. C’est d’autant plus vrai que contrairement aux Britanniques, qui connaissaient certes des admirateurs de l’Allemagne nazie vite enfermés, réduits au silence ou simplement « retournés » par la guerre, la France actuelle est attaquée principalement par des traîtres. Les vecteurs de terreur ne sont pas visibles dans le ciel, ils peuvent surgir à tout moment à côté de soi.

Il faut combattre à l’étranger les organisations djihadistes. Les combattre vraiment, c’est-à-dire avec une vraie stratégie (quelles organisations combat-on précisément ? comment les réduire militairement ? Comment réduire les causes de leur existence ?) et avec de vrais moyens et en prenant de vrais risques, comme dans une vraie guerre en quelque sorte.  

Il faut combattre aussi en France et là aussi avec une vision correcte des choses (pourquoi secrétons-nous des traîtres ?) et une vraie stratégie qui dépasse la mission première de traque des réseaux pour reconquérir des espaces perdus. On parlait il y a quelques années d’une révolution dans les affaires militaires, c’est d’une révolution dans les affaires de sécurité intérieure dont nous avons besoin qui passe par des moyens et probablement des évolutions profondes de nos services de police mais aussi de nos lamentables prisons et de notre si lourde justice, tout en se gardant de l'honteux (on aurait pu parler par exemple du sort de la population japonaise aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale). Comme pendant le Blitz, il ne faut pas hésiter à impliquer la population dans ce combat. Il y a dans ce pays, une somme de compétences, de connaissances, de bonne volonté dont on ne tire pas parti. Tout cela demande quelques finances, un peu d’audace et beaucoup d’imagination. Toutes ressources qui semblent visiblement manquer.

Il reste à savoir maintenant qui des djihadistes ou de la dette publique est le principal ennemi. On notera au passage que le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont financé la Seconde Guerre mondiale par la dette publique (mais il est vrai que celle-ci était nationale et non pas détenue à 70 % par des institutions financières étrangères, le remboursement des Bons d’emprunt a même contribué à relancer l’économie après-guerre). Nos dirigeants semblent comme Gulliver, trop importants pour ignorer le problème face aux citoyens, trop faibles pour s’opposer à des contraintes ou des séductions extérieures qui les paralysent. Ils ressemblent bien plus à Albert Lebrun qu'à Winston Churchill.

17 commentaires:

  1. Bonjour,

    Une grande, une énorme différence avec l'Angleterre des années 40: même le plus aveugle devra reconnaître que l'ennemi qui nous frappe actuellement... est des nôtres!
    Il ne tombe pas du ciel, il est déjà parmi nous.
    Ce qui n'augure rien de bon quant à la suite...
    Et cela n'est pas très bon

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    1. Certes mais c'est ce que j'écris. Comme les Anarchistes, l'OAS, le groupe Charles Martel, Action directe.

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    2. En nombre, les "traitres" qui aujourd'hui passent à l'acte représentent bien moins que l'OAS. Ils ont fait moins de morts que les mouvements d'extrême gauche des années 70 comme action directe.
      J'ai peur que ce qualificatif oriente l'esprit quand aux solutions à apporter.

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    3. Pour l'OAS c'est vrai. Action directe et les autres groupes d'extrême-gauche ont, en revanche, fait beaucoup moins de victimes que les djihadistes (moins d'une vingtaine de mémoire).

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  2. Tout d'abord merci pour votre remarquable et stimulant blog,mais quelques remarques qui trouvent un écho dans notre situation politique et stratégique,

    Effectivement les travaux historiques comme les traits permanents de la psychologie humaine laissent à penser que Churchill ,son cabinet et l'état-major ont cherché à rendre les coups ,ce qui est indispensable dans une guerre ,âpre qui plus est,pour maintenir le moral collectif.
    R.V Jones jeune conseiller scientifique de Churchill (et auteur d'un des livres les plus passionnants sur la 2°GM et même la guerre moderne dont on attend toujours une traduction complète )juge même que Churchill a sauté sur l'occasion après le bombardement involontaire de l'east end fin aout 1940 pour,en lançant le premier bombardement de zone sur l'Allemagne ,obliger Hitler à répliquer encore et ainsi sauver la RAF prise à la gorge par les bombardements de ses aérodromes et de la chaine de radars côtiers sous les assauts répétés de la Lufwaffe.Soit la dureté de la raison d'Etat en situation de grande détresse.

    Mais par la suite,ce choix fut maintenu,car l'état major de la RAF dut convenir de l'échec sanglant des bombardements anglais de jour,comme à l’impossibilité technique d'attaque de précision d'objectifs militaires ou industriels de nuit.
    Le bombardement de zone fut ainsi entérinée par la dynamique du conflit,avant que d'être franchement promue pour des cibles civiles par Le Gal Harris ('Bomber Harris')et acceptée par les autorités('Directive sur le bombardement de zone du 14 février 1942 ').

    Face à un ennemi impitoyable et la surclassant partout ailleurs sauf en mer ou cela balançait encore,la Grande-Bretagne ne pouvait frapper significativement son ennemi que par cet emploi approximatif d'une arme encore trop imprécise.Tout à fait la logique de la montée aux extrêmes signalée et intégrée par K von Clausewitz .

    Cet engagement que les américains rejoignirent en 1942 en bombardant de jour(en se faisant d'ailleurs étriller de manière sanglante au début) ,aboutit à un effet second mais d'importance majeur : l'attrition puis l'épuisement de la Lufwaffe dans les âpres combats aériens au dessus du Reich.

    Comme R-V.Jones le montre dans son 'The wizard war' ,ce n'est que début 1944 avec l'arrivée des nouveaux radars britanniques que les attaques de précision ,y compris de nuit,commencèrent à être de nouveau possibles (l'attaque des barrages de la Ruhr en 1943 par les 'dambusters' étant un cas particulier).
    Mais alors le pli était pris ,le haut de niveau de violence général et les atrocités de masses du III° Reich en parti connues,comme le désir d'en finir au plus vite en brisant la force restante d'un ennemi fanatique et sous contrôle totalitaire, ne laissaient plus guère de place pour la modération d'autant plus que Londres et Anvers était sous le feu des V1 et V2.

    (Voir aussi la remarquable étude de Patrick Facon: 'Le bombardement stratégique'.

    Finalement ,ce qui importe, c'est la meilleure économie possible des forces ,prise dans la résultante politique ,idéologique et militaires des défis, et aujourd'hui cela est encore vrai ,avec le poids plus lourd dans tout cela des opinions publiques européennes et non européennes,le tout pris dans le brouillard de la guerre.Et en intégrant la critique que M van Creveld fait de Clausewitz.

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    1. J'ai écrit un petit livre sur le sujet (Bomber offensive).

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  3. Pourquoi secrétons-nous des traîtres ?

    L'islamisme radical? C'est tentant, mais ça serait confondre les causes et les conséquences.

    La grande responsable est cette francophobie élevée au rang d’idéologie qui a été intériorisée par nos élites à droite comme à gauche, et qui a fini par imprégner la société dans son ensemble.

    La France est petite, faible, et moisie. Les français sont des Dupont-Lajoie, paresseux, racistes, misogynes, collabos et lâches. La France est en déclin. La France ne sert à rien. La France doit se fondre dans un grand Tout où se cachent le progrès, la prospérité, et la paix universelle.

    Bref, dans ces conditions n’est-il pas normal après tout qu'un immigré, qu'un ministre, ou qu'un jeune de banlieue ne se sente pas plus impliqué qu’un touriste ?

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  4. Très bon article cependant :
    "Non seulement les Français n’ont pas cessé de vivre mais des choses encore impensables quelques temps plus tôt sont apparues. Le patriotisme n’est plus caché voire honteux mais assumé."

    A la différence de l'Angleterre, s'il y a une réaction, elle est timide, et surtout, elle n'est pas unanime, c'est tout l'inverse. Le peu de réaction qu'il y a est étouffé par une grande partie du peuple.

    Et ça change tout.

    D'ailleurs, si l'on doit comparer à la 2èmem guerre, en Angleterre le patriotisme, le sentiment d'unité, de destin commun du peuple et de l'élite est sortit renforcé.
    Nous, nous avons eu une triple humiliation :
    * la débâcle
    * l'occupation
    * la libération par un tiers (pas foutu de nous libérer nous même)
    Ce qu'il en reste, c'est que le peuple est divisé, et coupé de ses élites.

    Et cela se manifeste dans la crise actuelle.
    A mon avis, je le redis, le timide regain de patriotisme n'est en rien comparable à la situation stressante de l'Angleterre, car il est contre-balancé par une détestation de la France, ou une apathie.

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  5. Il ne faut pas oublier que le patriotisme en GB était incarné aussi par la famille royale qui donna l'exemple en ne quittant pas Londres, en étant présente dans les rues bombardées avec une future reine qui était infirmiére.Churchill a tenté de les éloigner de Londres tant une victime royale aurait été un succès pour Hitler, succès qui aurait été à mon avis bien temporaire car il n'aurait fait qu'augmenter l'animosité d'un peuple flegmatique.Patriotisme toujours incarné par la famille royale dans l'histoire récente:le prince Andrew embarqué durant la guerre des Malouines sur la cible préférentielle des Argentins(un porte avion),le prince Harry dans la biffe en Afghanistan qu'il quitte à contre cœur.
    Et nos monarques républicains?Un exemple:de Gaulle n'évacue son épouse et sa fille handicapée hors de Londres que parce que la petite ne supporte pas le bruit des bombes.En revanche son fils Philippe est en 1ére ligne d'abord sur mer puis au sein de la 2eme DB.En dépit des demandes des camarades de combat de son fils le Connétable refusera de lui décerner l'ordre des compagnons de la libération et même la médaille de la résistance.On peut même considérer que l'officier de marine de Gaulle a vu son avancement perturbé par la présence à l'Elysée du paternel.
    Pas de comparaisons possibles avec nos monarques républicains qui s'arrogent des droits notamment de népotisme et oublient leurs devoirs d'exemplarité et de patriotisme.

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  6. Yo Ananda

    "....le timide regain de patriotisme n'est en rien comparable à la situation stressante de l'Angleterre, car il est contre-balancé par une détestation de la France, ou une apathie. "

    Mais les deux situations, Angleterre en 40-41 et France en 2015-17, ne sont pas du tout comparables ! Le "Blitz" de fin 40 et risque d'envahissement par l'armée allemand, il était pour le premier plus de mille fois meurtriers que les attentats que nous avons connus ces dernières années.

    Bien sur je ne nie pas la détestation actuelle de la France par certains de nos concitoyens, mais ceux-ci ne sont quand même qu'une petite minorité. Evidemment le regain de patriotisme ne touche pas toute notre population, mais comparé à ce qu'il était seulement au début des années 2010, il est indéniable et pas seulement limité aux "fanas-mili" !

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    1. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de regain de patriotisme, j'ai dit qu'en face, il y avait aussi un regain d'anti-patriotisme / lâcheté (chez les gauchistes, je précise)

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  7. Désolé mais je partage pas votre avis, dans les années 80 à 2000 l'anti-patriotisme (mélange de lâcheté et confort renforcés par des idéologues gauchistes) il était bien plus fort qu'actuellement et répandu dans toutes les couches de la société. Maintenant cet anti-patriotisme/anti-militarisme on le remarque car il est bien plus minoritaire, et que ceux s'en revendiquant en parle haut et fort !

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  8. Un parallèle intéressant.

    Pour rebondir sur la notion de "traître", je citerai Olivier Roy: "Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'Islam, mais de l'islamisation de la radicalité".
    Attention, je ne dis pas que l'Islam version nazie à la Daesh n'est pas un problème; j'indique simplement que celle-ci récupère une frange de la population en recherche de prétexte à leur révolution (tout comme le terrorisme d'ultra-gauche dans les années 70... et encore!)

    Bref, l'abandon de zones de non-droit couplée à la non-préoccupation de l'intégration d'une religion dans le corpus républicain (répété pourtant ad nauseam) aboutit à une fenêtre d'opportunité pour une interprétation radicale de celui-ci par la frange salafiste. Vous citez les Britanniques, si ils ont aussi un problème avec le radicalisme islamiste, ils ont tout de même développé un dialogue construit a minima avec les instances religieuses... Reste les problèmes de zones laissées à la dérive.

    Attention, les réponses ne seront pas uniquement sociales et l'emploi d'une force bien dirigée reste essentiel pour asseoir sa volonté politique, c'est un principe clausewitzien de base, Petite Guerre ou pas.

    L'article d'Alain Chouet dans le Diplomatie GD36 est très intéressant à cet égard et pose en filigrane le diagnostic d'une France gesticulante, mais bien incapable d'articuler une autorité politique efficace sur le sujet.

    En attendant, il faut encore et toujours compter sur notre résilience, mais cela n'a qu'un temps.

    Guillaume

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  9. Tout a fait d'accord avec Trekker, la situation des Britanniques au début de la Seconde Guerre mondiale n'ait en rien comparable avec l'état de guerre dû au terrorisme islamique que nous vivons depuis plusieurs années. Alors, colonel Goya, vous qui êtes un historien (et un prosateur) hors catégorie pouvez vous nous produire un texte sur les enseignements de la lutte que les forces de l'ordre ont menée contre le terrorisme des membres du FLN/ ALN en 1956/57/58 ?

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    1. C'est déjà fait. Cela s'appelle Le temps des centurions, voir sur Amazon par exemple.

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  10. En fait, il me semble qu'il y a une sorte de mythe autour du Blitz, car il y a eu à peu près autant de morts dans des bombardements en France et en Angleterre pendant la guerre (donc un peu plus de victimes en proportion en France, peuplée de 40 millions au lieu de 45 millions).

    Donc l'absence de perte de moral des Britanniques pendant le Blitz n'est pas différente de l'absence de perte de moral des Français (ceux-ci étaient placés dans une situation bien différente, mais c'est une autre histoire).

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