mardi 9 août 2016

La levée en masse en plastique

Il existe fondamentalement deux approches du rôle des citoyens dans la défense de la nation. La première, reprenant la vieille équivalence tribale entre homme libre et guerrier, considère que la guerre est l’affaire de tous, au moins de ceux qui ont quelque chose à défendre. La seconde estime au contraire qu’il s’agit d’un monopole d’Etat assuré par ses services professionnels. Hormis les volontaires pour intégrer ces services (qui peuvent être des étrangers), les citoyens sont démilitarisés et contribuent indirectement à la défense par le biais de l’impôt.

La France relève plutôt de cette deuxième tradition. La tradition germanique de la mobilisation par transformation des hommes libres en guerriers, impossible à maintenir aussi bien pour les grandes expéditions carolingiennes (trop loin, trop long) que pour la défense contre les raids (pas assez rapide) a fait d’abord place à un découplage entre une caste aristocratique professionnelle et un roi légitime mais sans grand autorité. Le peuple est alors exclu de la chose militaire, guerrière ou sécuritaire, hormis par le biais parfois des « levées », au rôle marginal, et des milices bourgeoises qui apparaissent avec le mouvement communal. La trajectoire politique est ensuite celle d’un affermissement de l’autorité du roi, qui reprend progressivement à l’aristocratie le monopole de l’emploi de la force, mais qui n’a pas pendant longtemps suffisamment de pouvoir de coercition pour imposer, ou réimposer, une forme de service obligatoire à un peuple très réticent. Les différentes formules envisagées, depuis les francs-archers jusqu’aux milices de Louvois en passant par les légions de François 1er, finissent toutes par être contournées et vidées de leur contenu par les communautés locales. Celles-ci préfèrent plutôt payer l’impôt et il est finalement plus facile pour le roi de France de faire appel à des mercenaires. L’armée d’Ancien régime est ainsi un mélange de partenariats « public-privé » faits de licences de commandement (la noblesse doit payer pour remplir son obligation de servir) et de soldats volontaires « recrutés dans la partie la plus vile de la nation » ou, largement, à l’étranger (une recrue de moins pour l’ennemi, un Français sauvé). L’homme du peuple volontaire est considéré comme un être dépolitisé et dépourvu de vertus militaires qu’il faut « dresser » longuement, et surveiller étroitement, pour en faire un rouage du champ de bataille.

La France révolutionnaire innove en changeant le regard sur les gens du peuple et en disposant d’un beaucoup plus grand pouvoir de coercition. Avec elle apparaît, par la loi de 1798, la conscription obligatoire. Celle-ci est cependant impossible à réaliser entièrement de crainte de paralyser économiquement le pays et surtout de susciter de fortes réticences qui tournent parfois en révoltes. On procède donc par tirage au sort et on continuera à faire de même, avec quelques variations, jusqu’à la mise en place véritable d’un service universel en 1905. Pour rendre ce système plus supportable par la bourgeoisie, on admet aussi la possibilité d’une exemption pour les « mauvais numéros » moyennent paiement d’un remplaçant puis directement à l’Etat d’une taxe. La bourgeoisie française crée la garde nationale à partir de milices communales et plus particulièrement celle de Paris. La mission de cette garde nationale, composée de volontaires susceptibles de payer des impôts et de financer leur équipement, est d’assurer le maintien de l’ordre, initialement sur réquisition départementale ou communale. Il s’agit surtout de surveiller à la fois le roi et les débordements possibles du peuple.

Cette conception du service des armes, « différenciée » selon les missions (maintien de l’ordre, guerre) et les classes sociales (encadrement militaire noble ou bourgeois imitant la noblesse, service forcé de paysans tirés au sort, milices bourgeoises) prend fin avec la IIIe République. La garde nationale qui s’avère être surtout une milice politique qui fait, conteste et parfois défait les régimes est détruite en 1871 puis dissoute. Depuis longtemps déjà, les missions de maintien de l’ordre étaient assurées par l’armée, ce qui pose aussi d’autres problèmes, en particulier avec les grands mouvements sociaux du début du XXe siècle. L'armée française s'en trouve grandement affaiblie, aussi, dès la fin de la Grande guerre, s’efforce-t-on, hors situation de grande ampleur, de l’exclure de ce champ de mission au profit d’unités spécialisées  issues de la gendarmerie puis de la police nationale. Sur le modèle  prussien et parce que la France est désormais capable de supporter cela économiquement et psychologiquement, le système militaire français est fondé pour le service en Europe sur le principe d’une armée d’active de conscription renforçable massivement par les réserves et pour le service hors d’Europe sur une armée professionnelle, en partie recrutée localement.  

Ce système est détricoté avant même la fin de la Guerre froide. En 1965, le service militaire devient « national », incluant ainsi des formes civiles de service (aide technique, coopération) et même le statut d'objecteur de conscience. Avec cette différenciation et le système des sursis accordés aux étudiants, on recommence, sous la pression d'un air du temps« rétif » à fissurer l'universalisme du service et à le démilitariser. Le mouvement s'accentue par la suite. En 1972 le statut général des militaires instaure au sein des armées le principe d'égalité entre les hommes et les femmes  mais n'entraîne pas pour autant de service obligatoire pour les ces dernières. Dans les années 1980, le service national peut s'effectuer dans la Gendarmerie, la Police nationale et même les entreprises. En 1992, au moment où la durée du service national atteint la limite historique basse de dix mois, il y a deux formes de service, civil et militaire, qui mêmes réunies ne concernent plus qu'une minorité. Avec une proportion d’un quart de classe d’âge, on se trouve au niveau des périodes des tirages au sort et les « bons numéros » sont à nouveau largement dans les classes supérieures. Au pire, les bourgeois malchanceux effectuent leur service en entreprises dans un organe parisien et parfois dans les écoles ou les unités comme « scientifiques du contingent ». Le sac à dos est massivement porté dans les régiments d'infanterie par les « échecs scolaires ». 

Au moment de la guerre du Golfe en 1990, ce que l'on pourrait appeler le «protocole Madagascar » (on n'engage plus d'appelés hors de métropole ou de ses abords depuis l'expédition de Madagascar en 1894 et ses 5 700 conscrits morts de maladie) s'applique à nouveau, détruisant avec la fin de la menace soviétique en Europe, toute justification militaire du maintien du service. On s’empresse d'abord de détruire tout le système de remontée en puissance (il y avait 3 millions de réservistes disponibles en 1990 avec les équipements adéquats, 28 000 aujourd’hui) puis de « suspendre » le système militaire. La distinction entre les forces de conscription destinées à combattre aux frontières et les forces d'intervention, professionnelles, destinées à combattre partout n'existe plus puisque seules subsistent ces dernières. On remonte ainsi le temps pour revenir à l’armée d’Ancien régime.

Et voilà maintenant qu'à l'occasion de la guerre contre les organisations djihadistes, et surtout des attaques que celles-ci ont réussi à mener sur notre territoire avec l'aide de traîtres, que l’on se pose à nouveau des questions. On découvre d'abord les difficultés du ministère de l'intérieur à assurer sa mission de défense du territoire. On pourrait consacrer plus de moyens à cette institution (et à son pendant judiciaire) et innover radicalement dans l'emploi de ces ressources, on préfère gesticuler. Montrer que l'on fait quelque chose tout de suite semble plus important que trouver des solutions à long terme. 

Sur le front intérieur, on a donc commencé par privilégier la « protection visible » de la population, le mot le plus important étant bien sûr « visible » car la protection totale de la population est évidemment impossible à réaliser. On a donc commencé par ajouter entre 7 000 et 10 000 soldats aux 240 000 policiers et gendarmes. 


On préfère s’interroger sur la densité de protection des sites et des personnes en métropole. Pour, apparemment (ce n'est pas très clair) résoudre ce problème, le Président de la République lance un appel à l’engagement dans les réserves opérationnelles et évoque même le retour à une garde nationale. Tout cela ne paraît pas pour l’instant pas très sérieux, si on appelle sérieux quelque chose à la hauteur de ce que l’on annonce. Cette « levée en masse » est très probablement une levée en masse en plastique.

Rappelons-le, il y a deux manières de faire la guerre : avec les moyens actuels ou en mobilisant massivement de nouvelles forces. Dans le premier cas, on considère que le rapport de forces est suffisant pour ne pas avoir à changer notre modèle, hors quelques ajustements, et donc par voie de conséquence la société. Dans le second, on considère qu’on ne pourra l’emporter sans monter grandement en puissance et se transformer. Nous sommes actuellement dans le premier cas mais avec un discours qui laisse croire que nous sommes dans le second. On fait semblant de tout changer pour que rien ne change vraiment. Si l’ambition est d’augmenter le budget des réserves de quelques dizaines de millions d’euros (l’opération Sentinelle coûte à elle seule trois fois le budget des réserves militaires) et de faire passer, en 2019, le nombre de réservistes présents chaque jour sur le terrain ou dans les états-majors de 500 à 1000, il ne s’agira que de l’augmentation de la taille de la goutte d’eau.

Maintenant si l’objectif est d’assurer une capacité de réaction en quelques minutes, voire quelques secondes, sur toute attaque sur le territoire national, alors il faut changer radicalement de regard sur le rôle des citoyens dans la défense de la cité. On peut accélérer les procédures des unités d’intervention et en augmenter le volume, cela restera forcément insuffisant. La seule solution est d’augmenter considérablement le nombre de citoyens armés (et évidemment compétents) et donc, le maître mot est là, de leur faire confiance, ce qui va à l’encontre des habitudes françaises. Cela passe par un meilleur équipement de tous les policiers et gendarmes, sans doute aussi par une meilleure formation au tir. Cela passe forcément par l’emploi d’agents de sécurité armés. Cela passe enfin par l’autorisation du port d’armes à tous ceux qui présentent des garanties de compétence et de fiabilité. En regardant une plage du Sud-Ouest de la France cet été, je n’ai pas pu m’empêcher de constater qu’il n’y avait strictement rien (ou alors c'était bien dissimulé) qui pourrait couper court à une attaque du type de celle de la plage tunisienne de Sousse en juin 2015 (et là pas d’excuse de la surprise, cela a déjà été fait). Dans le secteur, nous étions sans doute un certain nombre à avoir l’expérience du combat sans avoir le droit de porter une arme (et même dans mon cas, sans avoir même le droit par statut de rejoindre la réserve opérationnelle numéro 1). Pourquoi donc ne pas accorder cette autorisation de porter et d'utiliser des armes, outre les policiers et gendarmes hors service, aux militaires en activité ou membre de la réserve opérationnelle n°1 et même n°2 (les « rappelables », 98 000 anciens soldats et 28 000 gendarmes) et au-delà. On m’a fait confiance pendant des dizaines d’années avant de me la retirer d’un seul coup. Je suis même prêt, dans l’esprit des citoyens romains, à payer moi-même mon équipement. On évoque le cas d’Israël mais il y a dans ce pays, un civil adulte sur dix qui dispose d’une autorisation de port d’armes.

Tout cela a bien sûr un coût, pas forcément très important pour l’Etat, l’appel aux citoyens volontaires et motivés étant toujours historiquement la formule du meilleur rapport coût/efficacité. Bien sûr, il y aura sûrement quelques accidents, pertes et vols d’armes, voire des meurtres (dont la plupart aurait eu lieu de toute façon, avec ou sans arme à feu). On tolère bien cela avec les armes de chasse (car paradoxalement du fait de la chasse la France est aussi un des pays au monde où on tolère le plus d’armes à feu par habitant), pourquoi ne le tolère-t-on pas pour assurer la sécurité ? Parce que nous sommes prisonniers de la méfiance de l’Etat envers les citoyens. Il ne s'agit pas de laisser s'armer n'importe qui comme aux Etats-Unis avec les résultats que l'on connait mais de faire confiance envers des citoyens à la compétence reconnue et contrôlée. Précisons que cette compétence, qui induit la capacité à tuer au milieu d'une situation complexe, va bien au-delà de la simple technique de tir. 

Encore une fois, on peut considérer que la menace est mineure et gérable. La guerre fait finalement moins de morts que la moyenne annuelle de 800 meurtres. Dans ce cas-là, on continue à lentement améliorer les choses sans rien changer fondamentalement. La réduction du déficit budgétaire reste prioritaire sur la guerre. C'est un choix possible, qu'il faut assumer. Maintenant, si on souhaite effectivement comme l’a promis le Président de la République « mettre en oeuvre tous les moyens pour détruire l'armée des fanatiques » alors il faut accorder les actes aux paroles, et pas simplement changer les mots lorsqu’on ne veut pas changer les choses. 

47 commentaires:

  1. Encore une fort belle réflexion, qui amène - c'est le lot des meilleurs d'entre elles - à réfléchir.

    Merci pour tous ces commentaires qui permettent - du moins c'est comme ça que je les lis - de réfléchir à son propre niveau sur les questions (et parfois réponses qu'ils amènent) ; une réflexion personnelle qui peut toutefois s'enrichir des commentaires des uns et des autres.

    Bref, merci.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour,

    je vous rejoins tout à fait: quel que soit la qualité de notre renseignement, il va être difficile d'arrêter des terroristes à main nue...

    RépondreSupprimer
  3. Mon colonel,

    Merci pour votre analyse.
    Cependant, pourquoi avez-vous exclu du droit de porter les armes la reserve opérationnelle de niveau 1.
    A partir du moment où le réserviste est jugé apte à être GV, chef de groupe, chef de détachement dans le cadre de l'opération Sentinelle, le droit de porter les armes serait-il moins légitime ?
    Certains reservistes son moniteurs ISTC, servent en OPEX,...

    Respectueusement,


    FD

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne les excluais pas du tout, au contraire. Je modifie mon texte pour le rendre plus clair sur ce point.

      Supprimer
    2. Mon colonel,

      Merci de cette modification, et de votre confiance.

      Respectueusement,


      FD

      Supprimer
  4. A ce point, pourquoi finalement ne pas autoriser le port d'arme aux militaires d'active également ? Quelle différence entre un réserviste et finalement un soldat d'active en permissions ou quartier libre ?
    Statutairement, notre droit a porter une arme (je m'inclue, servant pour la reine des batailles) est-il une autorisation spéciale, limitée dans le temps et l'espace (telle mission, à telle endroit, de tel date a telle date) ou une autorisation continue ? J'avoue vous poser la question car je me la suis posée, mais je n'ai aps encore eu le temps d'étudier le SGM sur ce point, n'ayant pas le pavé sous la main.
    Deuxièmement, si je suis largement favorable à cette l'initiative : laisser aux soldats français le droit de porter une arme, par délivrance d'un permis, cela appelle une autre problématique : La maîtrise de l'arme. Comment pardonnerai t-on le moindre accident a nos soldats ? Si je m'efforce, parce que c'est notre job, d'apprendre a mes fantassin a tirer correctement, qu'en est-il des mes camarades des autres armes qui utilisent ou mettent en oeuvre d'autres armes ? Je prend pour exemple l'apparition récente du TICCOM (Tir de Combat Collectif en Mouvement), qui semble être un graal tombé du ciel ou un deus ex machina, encore trop peu répandu a mon gout (je sors de l'école, pas vu un cours même en PPT) qui semble réservé aux fantassins. Doit-on généraliser ? Simplifier ?
    plus généralement, c'est je pense toute la problématique du tir qui est a revoir pour nous. Comment expliquer qu'a Sentinelle, quelque soit la ville, le soldat tire et valide ses acquis avant puis aucun coup de feu pendant 8 à 10 semaines ? Je pratique le tir dans le civil, à haute fréquence, et j'en retiens qu'il faut une pratique vraiment régulière pour maitriser son arme (quelle qu'elle soit)
    Enfin, dernière question, un peu polémique j'admets mais quand même posée : doit on, si on le fait, armer les citoyens/soldats/réservistes ou autre à la mesure de la menace ? Des kalashnikov face a des FAMAS dans le civils ? Que prend t-on pour le camion de Nice (non, pas de lance roquettes)
    Il me semble qu'on a la un vrai débat culturel, et je vous remercie mon colonel pour l'avoir lancé. Au plaisir de vous lire, bon vent à vous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour les militaires d'active, c'est ce que je dis.
      Quand aux armes, un arme de poing représente quand même un saut qualitatif énorme...par rapport à des mains nues. La plupart des attaques se font à courte distance et là avec un pistolet on peut quand même faire des choses même face à une AK. Relisez ce que j'ai écrit sur l'attaque de Charlie Hedbo, ce n'était pas fondamentalement un problème d'arme. Pour un camion, c'est évidemment autre chose, outre les mesures passives bien sûr. Au milieu d'une foule, je ne vois pas autre chose qu'un sharpshooter, un tireur au fusil à la fois rapide et précis.
      Curieux de voir ce qu'est le TICCOM.

      Supprimer
    2. Les TICCOM sont une officialisation des TAI, avec une pédagogie d'entrainement très prudente et sécuritaire (éviter l'accident à tout prix).
      Une très grosse plus value qui a surtout le mérite de standardiser les TAI enseignés dans pas mal de régiments avec des qualités diverses et variées.

      Supprimer
    3. Vous avez raison mon cher camarade.Une arme de poing pour des pros ou ex pros c'est toujours plus efficace que sa bite et son couteau.

      Supprimer
    4. Vous avez raison mon cher camarade.Une arme de poing pour des pros ou ex pros c'est toujours plus efficace que sa bite et son couteau.

      Supprimer
  5. Étonnante transition entre le schéma ancien régime et le port d'arme par les militaires en civil.

    Pour la deuxième partie (seulement), je me suis déjà posé la question plusieurs fois (après les attaques) car pouvant être inclus dans les catégories citées. Ma conclusion était que ce serait beaucoup mieux pour ma sécurité personnelle et je pense pouvoir agir avec plus de conviction avec une arme de poing que sans rien. Par contre, j'ai beaucoup de doute quant à la sécurité collective pour plusieurs raisons :
    1) être militaire (de près ou de loin) n'inclut pas automatiquement le discernement et la moralité pour un usage raisonné de l'arme.
    2) C'était déjà évoqué dans les commentaires précédents, la formation au maniement est parfois très légère pour pouvoir faire vraiment quelque chose. Je parle d'expérience avec mon passage en Gendarmerie. Avant de porter tous les jours le SIG Pro2022, j'ai eu une formation accélérée sur deux mois (tout compris), un seul tir à balles réelles (formation type AGIV) et en temps normal je n’aurais du faire qu'une seule séance d’entrainement dans l'année qui suivait.
    3) Pour reprendre le cas de la plage, tirer au 9mm dans la foule après que le terroriste ait déjà fait plusieurs victimes n'est pas une solution satisfaisante de lutte contre le terrorisme. Et dans la confusion, comment identifier le sauveur d'un complice à autre chose que sa barbe ?

    Respectueusement

    RépondreSupprimer
  6. Une petite précision ....
    L'article R 312-24 autorise deja cela :
    "Les fonctionnaires et agents.....
    les officiers d'active, les officiers généraux du cadre de réserve, les officiers de reserve, les sous-officiers d'active sont autorisés à acquérir et à détenir des armes, munitions et leurs éléments de la categorie B.
    Préalablement à tout achat, les personnes déclarées à cet article déclare au préfet du lieu d'exercice leur intention d'acheter une arme. À cette déclaration est ajoutée une attestation de l'administration l'appartenance spécifiant que les armes et munitions sont nécessaires à l'accomplissement du service."
    Cette possibilité est donc directement offerte par la loi aux militaires qui sont formés pour porter armes en tout temps.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mais sans application ici. Il s'agit d'acquérir des armes pour le service.
      Totalement différent d'un permis de port permanent, et d'une éventuelle utilisation.

      Supprimer
  7. L'exemple d'Israël est intéressant, mais difficilement applicable chez nous. Dans ce pays, les hommes ont 3 ans de service militaire derrière eux sans parler des périodes de réserve. On ne peut pas mettre une arme létale entre les mains de n'importe qui, ce qui serait le mettre lui-même en danger ainsi que son entourage. Ne peut-on pas penser au développement d'arme non létale en auto défense : je pense enTre autre à ces lampes très puissantesS que génèrent un flash lumineux très intense, ébluouissant l'adversaire en permettant de se mettre à l'abri.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais justement, comme je le dis à plusieurs reprises il ne s'agit pas de mettre une arme entre les mains de n'importe qui. Je rappelle qu'il y a déjà 4 millions d'armes à feu en France (de chasse pour la très grande majorité, ce qui est suffisant pour tuer). Je suis sceptique sur les lampes flash. Je ne suis pas sûr que cela eut été efficace au Bataclan et encore moins à Nice. Quitte à porter quelque chose, je préfère porter une arme.

      Supprimer
    2. A priori et contrairement aux publicités fort nombreuses vantant les performances de ces lampes à flash très puissant, il semble que celles-ci ne soient réellement performantes que de nuit ou dans des situations à faible luminosité.

      Supprimer
  8. Une petite précision ....
    L'article R 312-24 autorise deja cela :
    "Les fonctionnaires et agents.....
    les officiers d'active, les officiers généraux du cadre de réserve, les officiers de reserve, les sous-officiers d'active sont autorisés à acquérir et à détenir des armes, munitions et leurs éléments de la categorie B.
    Préalablement à tout achat, les personnes déclarées à cet article déclare au préfet du lieu d'exercice leur intention d'acheter une arme. À cette déclaration est ajoutée une attestation de l'administration l'appartenance spécifiant que les armes et munitions sont nécessaires à l'accomplissement du service."
    Cette possibilité est donc directement offerte par la loi aux militaires qui sont formés pour porter armes en tout temps.

    En fait, tout comme la constitution du 4 octobre 1958, la loi et le droit ne sont qu'une question d'interprétation.
    Si aux États-Unis la constitution est affichée partout, ce n'est pas le cas en France. Dans notre pays, la loi comme le droit sont une affaire de spécialistes. Chacun a son avis et chacun interprète en fonction de ses convictions ou de la jurisprudence.
    Ainsi, cet article de loi autorise la détention d'armes en et hors service.
    C'est le cas, par exemple, pour les équipes militaires de compétition de tir qui ont la possibilité, grâce a cet article, de conserver des armes chez eux pour le bien du service. ...

    Aussi, un militaire, sur autorisation de son "administration" et sur volontariat, tout comme les policiers et les gendarmes, peut posséder une arme de categorie B (calibre de guerre) et la détenir à titre personnel.
    Il suffit alors que le MINDEF soit d'accord pour autoriser les personnels formés (ISTC...) à détenir et porter une arme personnelle en et hors service.
    C'est le même article qui est employé actuellement pour les fonctionnaires hors service.

    RépondreSupprimer
  9. Mon colonel, votre article a le mérite de poser les termes d’une équation qui ne sera jamais retranscrite dans la réalité. À la méfiance de l’État envers les citoyens que vous citez, il convient également de rajouter le mépris de nos ‘élites’, pour qui un peuple armé est une menace infiniment plus dangereuse que n’importe quelle menace terroriste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement le fond du commentaire que je comptais faire. De toutes les propositions argumentées faites sur ce blog, celle-ci est la plus utopique car potentiellement suicidaire pour le pouvoir en place...

      Supprimer
    2. Tout à fait ! L'Europe même veut renforcer la législation sur les armes.

      Supprimer
    3. Un peuple armé n'est pas forcément une menace pour les élites, il suffit de jeter un oeil aux Etats-Unis pour voir qu'un peuple armé jusqu'au dent peut se laisser totalement manipuler par une "élite" qui l'appauvrit en se goinfrant sur son dos. Pour le reste, le propos du colonel Goya était d'autoriser une part limitée de la population (militaires actifs, réservistes etc) à porter une arme en dehors de leurs temps de service, pas d'armer le peuple (d'ailleurs quand on regarde parfois autour de soi, on se dit qu'y a pas mal de gens à qui on ne voudrait pas confier une arme)

      Supprimer
  10. Mon colonel,

    Merci pour cet article qui met sur le papier des réflexions que je m'étais déjà faites.
    En effet, il m'a toujours paru étrange d'être Chef de Peloton (en UIR), moniteur ISTC FAMAS, PAMAC et PAMAS, portant régulièrement en service une arme approvisionnée (PA de sécurité)et qu'une fois revenu à la vie civile (soit 80% de mon temps), de n'avoir le droit(et encore) de n'acquérir, sans parler de porter, qu'un lance pierre. En quoi le fait de retirer l'uniforme me retirerait la faculté de me servir d'une arme (et de protéger mes collègues) alors que l'on me reconnait, diplômes et formations à l'appui, la compétence de l'enseigner aux autres au sein de l'institution.

    Un port d'arme établi avec discernement pour la RO1 (je ne parle que de ce que je connais bien) permettrai d'augmenter la couverture de protection globale, du moins de pouvoir éventuellement surprendre l'adversaire par une riposte instantanée, quitte à le fixer en attendant (ou pas), l'arrivée des forces de police. Les conditions d'attribution pourraient être liées à la fonction (à partir de CdG?), à l'ancienneté dans l'institution, aux nombres de jours effectués par an (il y a une grande différence entre le REO et les personnes régulièrement présentes) ainsi qu'aux qualifications en tir (le tir PA est nettement moins fréquent que le tir FAMAS).

    Quant à l'article R 312-24, je vois mal comment, actuellement, l'autorité compétente (le CDU, le chef de corps, le com brigade, le min def???), m'autoriserait à acquérir une arme, sachant que l'on m'en fournit une (un superbe PAMAC 50) si nécessaire pour les besoins du service? Quelle serait ma justification? Apprendre à manier un autre type d'arme? Réponse : on est pas dans les FS, contentez-vous de votre arme de service. Avoir une arme chez soi? Réponse : cet article est destiné aux armes de services. Il n'autorise de toute manière en aucun cas le port d'armes.

    Je vous souhaite une bonne journée.

    RépondreSupprimer
  11. On est tout à fait d'accord sur la nécessité de restaurer la liberté de port d'arme qui existait, pour la population compétente (alors la noblesse), jusqu'à la révolution, et qui remontait à l'époque où il n'y avait pas assez de gens d'armes pour sécuriser tous les grands chemins de France et de Navarre. Petite correction cependant, les trois millions de statutairement disponibles et réservistes de 1990 n'étaient qu'un réservoir de gestion, mais sauf erreur les équipements adéquats n'existaient que pour le tableau d'effectifs du temps de guerre, à savoir moins d'un million de militaires toutes armées et services confondus. Merci encore pour vos réflexions constructives.

    RépondreSupprimer
  12. @Michel Goya :
    Mon Colonel, j'ai en effet relu votre article sur l'attaque de Charlie Hebdo, dont je n'avais pas suivi la modification. Concernant ce dont nous parlions au dessus, je suis d'accord avec vous. Il ne me vient pas à l'esprit l'image de citoyens se baladant, fusil d'assaut en bandoulière, enfant dans l'autre bras, le dimanche. Pour le camion : c'était volontairement une accroche choc. Même un sharpshooter me parait d'efficacité hasardeuse dans cette configuration. Par contre, une protection passive type barrage, efficace et complet, me semble plus approprié. Encore une fois, cela impose de réfléchir à la menace possible dans un lieu et un temps donné, et d'y répondre par une défense adaptée.
    Le TICCOM(1 vidéo institutionnelle dispo sur youtube, le site de l'EMA, et autres pages FB de l'AdT) est quand même un pas en avant vers la responsabilisation du tireur. On est pas dans le CTA des camarades de Bayonne, mais on s'en rapproche.

    Relativement à cette loi 312-24, son interprétation possible ou non, je crois que le débat n'à pas lieux d'être. On retrouve cet article dans le décret 2013-700, relatif aux armes, et texte de référence en la matière de d'acquisition, détention, port, transport... et il est amendé par l'article 122, alinéa 2 du même décret, qui à la mérite d'être clair :
    II. – Les militaires mentionnés au troisième alinéa du III de l’article 25 (NdA : Stricto sensu le R312-24) portent leurs armes et munitions
    dans les conditions définies par les règlements particuliers qui les concernent.
    Ainsi donc, le mystère est levé, les conditions définies et règlements particuliers sont bien les règlements militaires, qui aujourd'hui n'autorisent pas à ma connaissance le port et l'usage des armes hors service.

    Respectueusement

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Militaire d'active je réalise 5 séances FAMAS par an ( 5x250 cartouches =1250...) et 5 à 6 séances avec des armes de poings ( soit autant de cartouches qu'au FAMAS).
      Tireur en club, moniteur de tir, je ne parle même pas des presque 5000 coups "civils".
      En ne tenant compte que de mes tirs militaires ( entre 4 et 5000/an) et de mon port d'arme permanent en mission, je pense détenir une compétence a minima équivalente a celle d'un policier ou d'un gendarme.
      Pourquoi, "ce pauvre militaire" cible
      Privilégiée de nos attaquants actuels (lire la prose actuelle sur internet qui prescrit l'attaque des militaires...) n'aurait-il pas le droit d'avoir une arme.
      je ne comprends pas,avec ma Formation ISTC, ce qui vous permet de remettre en cause ma capacité à
      Porter une arme en et hors service au profit de l'effort de defense et du renforcement global de la Securité?

      Supprimer
    2. Chouette je viens de visionner votre vidéo Youtube sur le TICCOM, à priori cette méthode d'entrainement au tir au plus prés de la réalité semble pertinente. Mais il faudrait quand même avoir des RETEX sur son application dans des conditions similaires à celles des conflits ou nous sommes engagées, car et je vous apprend rien, il y a parfois des écarts notables entre la réalité sur le terrain et des méthodes donnant satisfaction à l'entrainement.

      Supprimer
    3. @ Trekker : Oui, absolument. Cette méthode est jeune, et il faut déjà qu'on la diffuse partout avant de savoir ce que ça vaut. Mais ça ne reste qu'un outil de plus dans la boite.

      @ Anonnyme : Je ne remets pas en cause votre capacité à porter et utiliser une arme. Simplement, pour moi, 5 séances à 250 sont moins productives que 25 séances à 50. Idem, voir plus au pistolet.
      Même nombre de cartouche, mais beaucoup plus de manipulation, et surtout plus souvent.

      Supprimer
    4. Chouette 12 août 2016 à 12:32

      Totalement d'accord avec vous sur le fait que plus que le nombre de cartouches tirées dans l'année, c'est le nombre fréquent de tirs et donc de manipulations de l'arme qui fait la différence : 25 et voire 40 séances de tirs/an à 50 cartouches, notamment pour un PA, sont nécessaires pour maintenir un usage instinctif et précis de son arme. Au final cela revient à faire une séance brève de tirs, toutes les 2 semaines ou chaque semaine : chez tous les humains (hors rares exceptions) les réflexes et pas que pour les armes, ils se maintiennent à bon niveau que si ils sont régulièrement entretenus !....

      Supprimer
  13. Mon colonel,
    Je suis bien votre raisonnement mais le retour à un port d'armes me semble la dernière chose à mettre en place une fois que:
    - la police municipale aura ses missions harmonisées dans toute la France dont la première chose est elle obligatoire et si oui son armement est il obligatoire et quel est le minimum requis?
    - la responsabilisation des organisateurs d'événements par le montant des assurances: à savoir la mise en place de mesures de sécurité à la charge financière des organisateurs (y compris s'il y a réquisitions et en utilisant l'expérience des Équipes de protection embarquées)
    - un fond d'entraînement commun aux armes de poing Police, Gendarmerie,Douanes,Pénitentiaire, Militaire (y compris et surtout dans le soutien vu qu'ils seront plus souvent sur le territoire national) et municipal.
    Et pour l'entraînement des conventions avec des clubs de tir en cas d'absence de stand et un système de simulation.

    et dans le même temps, une vraie coordination des effectifs en mettant au boulot les DMD ( c'est une boutade) et que les préfectures les entendent d'abord et les écoutent ensuite...

    RépondreSupprimer
  14. Ce semaine dernier, lorsque l'incident de Russell Square s'est produit, les policiers de la Met sont intervenus en moins de six minutes du premier appel aux secours.

    RépondreSupprimer
  15. Mon colonel,

    Comme toujours un excellent article posant la problématique armée professionnelle / armée mixte reposant principalement sur la conscription, et avec toutes ses variantes. Il a entre autre le mérite - dans une époque ou ne raisonne principalement que dans l'instant présent et au mieux à court terme - de replacer ces problématiques dans le "temps long", cher à ce grand historien que fut Fernand Braudel.

    Pour ce qui est de l'armement et port d'armes en découlant dans toute le vie civile, bien d'accord avec vous pour que celui soit systématiquement étendue et obligatoire pour tous les militaires d'active, de la RO 1 et 2. Il me parait évident que cette mesure ne pourrait s'appliquer qu'aux PA de 9 mm parabellum, les actions susceptibles d'être engagées par leurs porteurs ne se situant de fait qu'en zone urbaine (ou dans des transports en commun), et en majorité au milieu de civils : allant de quelque uns (Charlie Hebdo) à une foule (Bataclan à promenade de Nice).

    Dans cette dernière configuration - Nice - disposer de sharpshooter ne pourrait être le fait que de militaires d'active, gendarmes, et policiers formés et entrainés au maniement de ce type d'arme. Même parmi tous ces personnels professionnels, on ne s'improvise pas tireur au Hécate ou arme similaire, donc leur nombre sera limités, et de plus ils risquent fort de ne pas être placés a proximité du véhicule à stopper : trajectoire non prévisible. Même un PA de 9 mm suffit pour traverser le pare brise d'un camion à une dizaine de mètres, ce fut d'ailleurs le cas à Nice par les policiers nationaux. A priori les terroristes opérant sur notre sol n'en sont pas encore a disposer de véhicules semi-blindés ou blindé, et dans une avenir cela semble peu probable !...

    Le seul point qui me semble poser problème et qui est évoqué par plusieurs commentateurs, c'est la formation et encore plus l'entraînement régulier de tous ces personnels : tir de combat, quasi toujours de manière inopinée en zone urbaine, et comptant en général une foule plus ou moins dense. Une plage en période estivale, c'est quasi identique !... Même au sein de nos militaires d'active, tous ne sont pas formés et entrainés régulièrement à ce type de tir dans ces conditions, alors pour ce qui est de la RO 1 et 2 !...Même si un certain nombre de militaires affectés dans ces réserves on été formés et entrainés à cela, après quelques années leur savoir-faire s'est dégradé : séances de tir bien trop espacées, limitées et éloignées des conditions réelles ou ils seront amenées à opérer.

    Bien évidemment il serait irréaliste d'imposer un entraînement quasi quotidien de type FS ou GIGN, à tous les militaires d'actives et surtout des réserves RO 1 et 2, mais au prix d'un effort budgétaire - pas obligatoirement démesurée ( munitions de 9 mm parabellum coûtent moins cher que celles de calibre 30 ou 50 !...) - on devrait pouvoir accroître rapidement cet indispensable entrainement au tir en situation proche de la réalité. Mon propos vaut également pour la gendarmerie et police, car GIGN et RAID sont exceptionnellement les primos intervenants en cas d'attentats !.....

    En conclusion le volume des personnels autorisés à détenir et porter un arme il est certes important, mais en l'absence d'entrainement à ces armes un tant soit peu intensif, il servira plus à rassurer l'électeur qu'au lieu d'avoir une efficacité tangible.

    RépondreSupprimer
  16. Très bonne argumentation. Un bémol toutefois avec la phrase suivante "Il ne s'agit pas de laisser s'armer n'importe qui comme aux Etats-Unis avec les résultats que l'on connait". Je regrette cette vision un peu simpliste des choses concernant les Etats-Unis et qui sert depuis longtemps à alimenter un discours hoplophobe.

    Quelques précisions utiles sur le port d'armes aux Etats-Unis :

    Le "C.C.W." (Concealed Carry Weapon), est un permis octroyé par le Shérif local et autorisant une personne à porter, d'une manière dissimulée (sur sa personne ou dans un sac a main/dos), un couteau (fixe ou pliant) et/ou une arme de poing. Certains états ou villes accordent le C.C.W. Certains états ou villes ne l'accordent pas du tout ou très difficilement.

    Une formation auprès d'un instructeur de tir certifié par le Shérif est obligatoire pour faire ne serait-ce que la demande d'un C.C.W. : pas de formation, pas de permis de port d'arme. Ces formations obligatoires sont plus ou moins poussées selon l’État. Toujours selon les États, le permis doit être renouvelé tous les 4 ans, et peut coûter entre 10$ (Dakota du sud), et 600$ (Illinois). Le C.C.W peut être révoqué à tout moment par le Shérif. Par exemple dans le Montana, le permis doit être renouvelé tous les 4 ans (visite chez le Shérif), et coûte 40$.

    Le formulaire du C.C.W. est assez complexe et comporte, entre autre, le numéro de téléphone de 3 témoins que le Shérif peut convoquer ou appeler pour s'informer sur le caractère psychologique et la personnalité du demandeur avant de finaliser la procédure. La famille immédiate du demandeur est automatiquement disqualifiée en tant que témoin.

    Un rapport fédéral de 2014 estimait que 4.8% de la population détient un permis de port d'arme, soit un peu plus de 11 millions d'américains, pour une population de plus de 321 millions.

    En plus des régulations adoptées par chaque État, l'achat et la possession d'une arme a feu aux USA est soumise a des lois fédérales, c'est-à-dire appliquées a la totalité des États. Ne peut pas acheter ni posséder une arme a feu aux États-Unis :

    - Toute personne de moins de 21 ans pour une arme de poing.
    - Toute personne de moins de 18 ans pour une arme longue.
    - Toute personne séjournant illégalement sur le territoire.
    - Toute personne ayant été condamné par la justice a plus d'un an de prison (pas d'arme a feu a vie, ni le droit de vote).
    - Toute personne en cours de jugement et pouvant recevoir une peine de plus d'un an.
    - Toute personne fugitive (d'un autre état par exemple).
    - Toute personne accroc a une drogue prohibée.
    - Toute personne ayant été diagnostiquée d'un trouble mental.
    - Toute personne libérée de ses devoirs militaires d'une manière déshonorante.
    - Toute personne ayant renoncé a la nationalité américaine.
    - Toute personne faisant l'objet d'accusations de harcèlement ou de menaces envers une tierce personne.
    - Toute personne condamnée pour violence domestique.

    Toute personne qui achète, dans une armurerie, une arme a feu aux USA doit remplir le formulaire 4473. Ce formulaire, en plus d'un questionnaire concernant l'individu, contient la marque, le modèle et le numéro de série de l'arme. Durant la transaction, l'armurier doit contacter par téléphone le FBI, qui valide ou non la transaction. Le formulaire 4473 est conservé par l'armurier pendant 20 ans.

    La validation du FBI n'est pas obligatoire si l'acheteur détient un permis de port d'arme valide. Aussi, dans certains états, le formulaire 4473 n'est pas obligatoire si la vente de l'arme est effectuée de particulier a particulier (héritage / cadeau). Dans d'autres, comme la Californie, il est interdit de vendre ou de céder une arme a feu de particulier a particulier.

    Source : lesurvivaliste.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le problème aux USA concernant le port d'armes et surtout leur acquisition, c'est qu'il comporte de "nombreux trous dans la raquette". Outre que la législation varie considérablement selon les états, il y a deux failles d'importance à mon sens :

      A / Hormis quelques états drastiques en ce domaine tel la Californie, la vente ou cession d'armes entre particulier est quasi de fait sans contrôle digne de ce nom. Pour le constater il suffit de faire un tour, dans les nombreuses bourses aux armes se déroulant dans ce pays.

      B / A priori dans tous les états (mesure d'ordre fédérale il me semble ?), la vente d'armes tirant par rafales type M 16, Kalachnikov, etc... est strictement interdite. Seules leurs versions civiles tirant coup par coup sont commercialisées, mais il est fort aisé bien que non légal de faire l'acquisition de kits restaurant leurs tirs en rafales. Exemple le tueur d'Orlando : en théorie il ne pouvait pas avoir acquis légalement son arme tirant en rafale chez un armurier.

      Supprimer
  17. Point de vue chinois sur la Garde nationale récemment décidée par Marc Pierre
    Est-elle un tigre de papier, une institution apparemment menaçante, mais en réalité inoffensive ? Est-elle un chien de paille qui est confectionné pour des cérémonies, c'est-à-dire des mises en scène, et richement (lourdement) habillé et doté, avant d'être brûlé, c'est-à-dire délaissé, par la suite ?

    RépondreSupprimer
  18. Il y a aussi de très bonnes raisons historiques pour lesquelles le monopole de la violence revient à l'Etat et à lui seul.

    Non, je n'ai pas envie que des particuliers soient armés sur la voie publique.

    Je préférerais qu'on traite le problème à sa racine, et idéalement qu'on l'ait anticipé depuis 40 ans avec une politique migratoire moins irresponsable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est impossible de refaire l'histoire.... Cependant, Je suis d'accord avec vous. Il ne faut pas que tous disposent du droit de port d'armes. Seuls le personnel habilité par l'État doit l'avoir.
      À ce titre, ces derniers devront être entraînés. C'est le cas des militaires qui portent ces armes en mission et qui, maintenant avec l'entraînement ISTC, sont en mesure de réagir correctement.
      Ainsi, conformément à l'article 312–24, un militaire VOLONTAIRE et formé, tout comme un policier ou un gendarme, peut détenir une arme personnelle qu'il s'achètera lui-même et qu'il conservera dans un coffre à son domicile et qu'il pourra porter en et hors service.
      Un pistolet en calibre 9 mm est couramment dans ce cas là ne coûte pas très cher dans une armurerie.

      Supprimer
  19. Contrairement à ce qu'on veut faire croire les armes sont bien présentes dans nombre de foyers français. Combien de P 08, de P 38, de 11.43, de Sten, d'USM 1, etc... gardés à titre de souvenirs ou par des collectionneurs ? Bien malin qui pourrait en évaluer le nombre. Pourtant ces armes ne font que rarement l'objet de fait divers violents. Depuis 1936, les Gouvernements successifs ont une attitude schizophrène avec les armes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu que l'immense majorité de ces armes datent aux mieux de 1944 - 45, et leurs munitions en majorité ayant le même âge soit ~ 70 ans. Leur usage risque surtout d'être dangereux pour leurs utilisateurs : long feu et autre balle restant coincées dans le canon, alors en cas de réarmement intempestif dans le stress de l'action inutile d'épiloguer sur les résultats !....

      Supprimer
  20. En envisageant d'équiper les militaires d'armes hors de leurs bases/missions, cela voudrait aussi dire les former à leur emploi hors de ces bases/missions.
    Donc allouer des crédits et des moyens à une doctrine définis à l'avance. Car on ne combat pas seul en secteur civil comme l'on combat collectivement sur un champs de bataille...ne serait-ce que pour un tribunal français !
    Et soumettre ce droit à la réussite d'épreuves, tant de tir que de droit. Ensuite seulement l'on met dans la rue un personnel formé et équipé.

    Bref un truc carré et efficace.

    PS : je tiens à citer l'initiative d'un club de tir de l'Est de la France qui a décidé de faciliter et aider les institutionnels des FO/FM qui voudrait s'entrainer au tir en secteur civil. Idée appliqué le 15 novembre 2015.
    Et pourtant c'est un club de "Trap" très prudent et réservé sur le tir autre que contre des pigeons d'argiles. Ce qui me fait dire qu'un partenariat avec des clubs civils peut-être aussi une piste.

    RépondreSupprimer
  21. Article documenté et très intéressant, comme d'habitude. Cependant, j'attire votre attention sur une perspective que vous ne semblez pas envisager : l'État est en passe de devenir l'ennemi principal des citoyens. Vous évoquez sa défiance, mais la situation actuelle me semble plus être celle d'une prédation exercée par une caste dirigeante qui a confisqué l'État à son profit.
    Dans cette perspective, j'avoue que je ne me sens que très peu protégé par la police, et que je redoute d'avoir à faire à elle quand on sait à quelle point elle exécute sans états d'âme les ordres des politiques. Tous les citoyens devraient, sous condition de bonne santé mentale et de casier judiciaire vierge, pouvoir posséder une arme. Les rapports entre l'État et les citoyens en seraient changé au profit des citoyens.
    Voyez par exemple les manifestations hostiles au mariage homosexuel : quoi qu'on en pense, elles ont réuni jusqu'à 1 million de personnes, et pourtant le gouvernement s'est permis d'ignorer ce mouvement et parfois de faire arrêter abusivement nombre de ses sympathisants. Si ces citoyens, pour la plupart honnêtes et raisonnables, avaient été armés, le gouvernement ne se serait jamais autorisé les abus auquel il s'est livré.

    RépondreSupprimer
  22. Excellent article, je partage l'analyse et j'ajouterai une conclusion personnelle.

    Si le politique ne veut pas de citoyens armés, garde nationale, comité de vigilance ou autre formule, c'est qu'il sait bien que demain, il risquerait trop d'être renversé en quelques jours par les gens qu'il aura armé. Chaque fois qu'une milice bourgeoise, une garde nationale a été formée en France, elle a exercé un rôle politique.

    Cyniquement, le politique préfèrera jouer les casques bleus avec des forces limitées mais sous contrôle total, dans des affrontements "inter communautaires" dont il se lavera les mains, comme il le fait faire aux armées depuis trente ans au Liban puis en Yougo. L'ordre sur le chaos.

    Enfin, faire une comparaison avec Israël n'est possible que si toutes choses sont égales par ailleurs : frontières hermétiques, concentration des populations, service militaire à trois ans, etc.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En quoi serait-il cynique de ne pas vouloir en arriver au régime de coup d'Etat permanent ?

      Supprimer
    2. Le coup d’État permanent et le cynisme sont certainement à chercher du côté de ceux qui prétendant gouverner au nom de l’intérêt général, obéissent de fait à de puissants intérêts privés.
      Nous sommes devenus une démocratie censitaire où le bon peuple est convoqué régulièrement, afin d’appliquer un verni démocratique à une politique où il n’a plus son mot à dire.

      Supprimer
  23. Bonjour ,

    Trois remarques

    1- La France n'a pas la primauté historique d'une armée " national-populaire " ( par opposition à une armée de mercenaires ) selon la mythologie Albert Soboulienne . John Keegan fait avec raison de l'Armée Continentale la première armée de ce type .

    2- La conscription républicaine n'est que la reprise de la conscription , avec la violence stato-Jacobiste en sus , des " milices provinciales " que vous évoquez .
    Ici encore le mythe Robert Soboulien distillé ad nauseam par l' Education Nationale doit être mis à bas .

    3- On ne peut pas comprendre le rapport des Etasuniens aux armes sans comprendre que c'est à l'origine une nation de milices .
    C'est tout le contraire de l'Europe et plus particulièrement de la France ou l' Etat dans sa forme monarchique mais surtout républicaine considère que seul un nombre limité de personnes doit avoir le monopole de l'usage des armes et que le peuple ne doit être armé que pour servir de chair à canon pour assurer surtout la pérennité du régime .
    c'est rappelé avec perfidie dans le Manifest Destiny " Our annals describe no scenes of horrid carnage, where men were led on by hundreds of thousands to slay one another, dupes and victims to emperors, kings, nobles, demons in the human form called heroes. We have had patriots to defend our homes, our liberties, but no aspirants to crowns or thrones; nor have the American people ever suffered themselves to be led on by wicked ambition to depopulate the land, to spread desolation far and wide, that a human being might be placed on a seat of supremacy. "


    Qu'on le veuille ou non nous nous orientons vers un système de milices , des " Minutemen " contre le terrorisme , et l'état devra accompagner ce mouvement car je ne le vois pas s'y opposer .
    Les Chinois d'Aubervilliers constitueront même certainement la première " milice ethnique " de ce pays .
    Les Polices Municipales sont , d'une façon ou d'une autre , déjà des milices communales particulièrement lorsque les policiers sont armés . Le modèle de la " milice communale " me semble d'ailleurs le plus approprié pour la France : Un groupe de citoyens désignés à l'échelon communal ou intercommunal ( cas des zones rurales sur le modèle des groupes d'autodéfense Algériens dans les années 90 contre le GIA ) exerçant un métier et devant des " périodes " avec des entrainements .
    Ces groupes peuvent être détachés pendant les périodes de vacances sur les zones à risque pour venir en renfort des milices locales .

    La fin du monopole de l'état dans l'usage de la force est acté par son impuissance à l'utiliser pour la protection des citoyens !

    Daniel BESSON

    RépondreSupprimer
  24. Tout a été dit "à partir de combien de mort" aurons-nous une véritable garde National, à partir de combien de mort aurons-nous une véritable réserve opérationnelle, à partir de combien de mort aurons-nous des agents de sécurité armés (comme en Espagne ou en Italie) Par contre nous avons des agents armés que pour le transport de fonds (mais bien sur!), à partir de combien de mort aurons-nous des citoyens en civil armés pour leur capacité. j"ai eu la même réflexion que notre colonel et j'étais au Portugal envahi de Français et des cibles à profusion dans un pays pas vraiment préparé. Attendons le prochain massacre et continuons à théoriser, je pense que l’Algérie va devenir un vrais programme après Nice, peut être nous aurons un débarquement de djihadistes au festival de Canne.

    RépondreSupprimer
  25. "La réduction du déficit budgétaire reste prioritaire sur la guerre".
    Personnellement, je crois que les deux sont nécessaires et possible !
    Nécessaire car notre défense ne doit pas être payée par nos petits-enfants mais bien par nous, donc il faut réduire notre déficit et résorber notre dette (ou mieux l'utiliser, c'est à dire investir dans des projets durables qui serviront aussi les générations futures).
    Possible car les deux peuvent être faits simultanément. Mais pour cela il faut avoir le courage politique de faire des choix d'économie dans les dépenses non régaliennes et de mieux dépenser. Le courage. Malheureusement ce qui est le plus absent des palais de la République.

    RépondreSupprimer
  26. Armer les citoyens, c'est bien, mais quand la menace vient des citoyens elle même ?
    Et former plus de gens au maniement des armes, c'est potentiellement former plus de terroristes...

    RépondreSupprimer