mardi 12 février 2013

Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?


Avertissement : ce billet contient de l'ironie.

« A quoi sert-il de gagner des batailles si l’univers ne le sait pas ? »
Général de Lattre de Tassigny, Hanoï, 1951.

Vous êtes sans doute, comme moi, saturés de ce flot d’images venues du Mali.

Certes, vous avez frémi en sautant, en direct et caméra au casque, au-dessus de Tombouctou avec les légionnaires ;  vous vous êtes sentis angoissés lors du poser d’assaut sur Gao, coincés entre deux paras prêts à bondir du Transall pour s’emparer de la piste de Gao ; vous avez souffert avec les marsouins de la « croisière noire » remontant le long du Niger ; vous avez été émus par les « vive la France » et les drapeaux tricolores des Maliens alignés le long des pistes ; vous avez été impressionnés par la puissance qui se dégage du Tigre et par les innombrables images de frappes aériennes, de carcasses de pick-up ou de sites détruits avec précision.

Certes, ce n’est pas tous les jours que la France « tient son rang » et  libère des populations entières d’une tyrannie imbécile ; ce n’est pas tous les jours non plus que l’armée française peut témoigner de son audace, de sa réactivité et de sa souplesse manœuvrière face, par exemple, à des Américains qui en seraient encore à créer un « camp » pour accueillir 250 hélicoptères d’assaut. Le French bashing en a pris un bon coup chez nos alliés éblouis.

Certes, l’occasion était trop belle à nos armées pour démontrer au reste de la nation française que l’argent investi en elles ne l’avait pas été en vain et qu’alors que nous sommes, avec le Royaume-Uni, la seule nation européenne à encore avoir le courage de faire la guerre quand il le faut, il serait dangereux de baisser la garde.

Certes, certes…mais trop c’est trop. Plus possible d’ouvrir la télé sans tomber sur les journalistes embarqués dans les sections-com, ces unités de combat dédiées à l’accompagnement et à la protection des journalistes au plus près des combats. Pas un pas sur Internet sans tomber sur des documents valorisant nos soldats, expliquant la position de la France dans toutes les langues et noyant d’images positives les chasseurs de scandale. Les points clés de Google, You tube et autres réseaux sociaux ont été occupés dès le premier jour de l’opération Serval par le groupement tactique-Internet et ses innombrables geeks-réservistes. Difficile dans ces conditions d’avoir des images discordantes. J’ai entendu parler d’une photo d’un soldat portant un masque avec une tête de mort. Elle a eu une durée de vie d’une minute. Un pseudo reportage sur de soi-disant exactions à Sévaré a été démonté en cinq minutes.

Il faut saluer malgré tout et pour conclure une campagne de communications bien pensée, imitant ce qui se fait de mieux dans le monde. On notera notamment la manœuvre subtile consistant à associer la communication institutionnelle et les francs-tireurs selon le vieux principe du levier qui veut que plus on paraît à la fois loin et compétent et plus sa parole a de la force. Pas un jour sans que je ne reçoive discrètement des informations, des messages à faire passer ou des idées de slogan. On montre ainsi que les militaires sont encore les meilleurs experts de leur propre métier face aux poly-spécialistes de plateaux.  On m’a proposé de m’aider à écrire un livre mais je n’ai pas le temps et puis j’attends impatiemment le récit exhaustif qui sera fait par l’équipe d’historiens-militaires qui accompagne les forces sur place. J’ai appris aussi qu’un wargame, deux romans et huit documentaires étaient en préparation avec l’aide du ministère. Plusieurs producteurs de cinéma ont été également accueillis à bras ouverts.

….

J'ironise bien sûr. Tout cela est dans mes rêves. La « manoeuvre de la communication » est loin d'être à la hauteur de la manoeuvre opérationnelle. Bigeard est bien mort et moi j’attends à tout moment une nouvelle fatwa de l’EMA

28 commentaires:

  1. Heureusement il y a Findus...

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  2. Un peu perplexe à la lecture de votre billet. Je ne suis pas un ancien militaire, pas un fana des choses militaires, juste un citoyen qui s’intéresse à ce qui se passe. Je ne boude pas ma satisfaction (non, pas mon plaisir quand même) devant les images et les infos qui nous parviennent.
    je vois une armée moderne, compétente et qui communique, de plus intelligemment: des images, des faits, pas de commentaires. D'accord je ne suis pas un naïf et si il semble que les infos soient orientées, tout au moins , ne condamnons pas l'armée, mais peut-être les médias et les journalistes qui se contentent souvent de ce qui leur est fourni sans aller bien loin dans la recherche et l'investigation. Il est vrai que ceux qui l'ont essayé dans le passé en Afghanistan l'ont payé, à la fois physiquement et médiatiquement.
    Quant au lien armée-nation, ces images et ces infos me permettent, très modestement à mon niveau, de montrer aux sceptiques ce que l'armée est capable de faire et à quoi sert le budget de la défense nationale. Et à chaque fois, je sens ce lien qui se renoue et la fierté nationale renaître.
    Robert Curbet

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    1. Vous avez entièrement raison mais je pense que l'on aurait pu aller beaucoup, beaucoup plus loin.

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    2. Tout à fait, on aurait pu faire une com sans révéler de secrets stratégiques, plus présente médiatiquement en évitant le flonflon à l'américaine qui ne prend pas en France parce que "too much", tout en gardant le "souffle" qu'ils savent introduire dans leur com.

      Ensuite pourquoi une com si tiède? contrainte politique? contrainte institutionnelle? manque d'idées? manque de talents? permanence des traditions militaires de fausse modestie?

      Quand à l'aspect contrôle de l'information en temps de guerre, je le trouve personnellement normal.

      Quand à la fatwa, moi elle m'a atteint ces jours ci. Ca s'est fait ...

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  3. L'image du "masque glaçant" (la tête de mort...) est encore largement disponible sur le net, hein... Première image sur google : http://www.psyops.fr/wp-content/uploads/2013/01/Masque-Glacant-Niono-Mali-Legion-620x320.jpg

    Pour ma part, sans être aveugle face aux raisons de cette guerre (pas uniquement idéologiques, mais aussi économique), je suis heureux de voir que l'armée française, tant décriée par les autres pays (le drapeau blanc lui est trop souvent attribué sur ces "Internets"), vient de leur faire un beau pied de nez par leur efficacité. Soutenons nos soldats, bravo à eux !

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  4. Plus sérieusement, il y a deux d'armes qui mériteraient d'être créées : le renseignement et la communication. Cette reconnaissance pourrait se traduire par (i) la création d'écoles (je ne crois pas qu'il y ait d'école du rens comme il y a une école de l'infanterie ou de l'artiellerie) chargées de former un personnel spécifique et d'élaborer une doctrine d'emploi (ii) la création d'unités organiques dédiées (pourquoi par exemple rattacher à l'artillerie les BRB ? Elles devraient dépendre directement du commandement de brigade).

    Il me semblerait donc intéressant de créer pour chaque brigade un "régiment de commandement", auquel seraient rattachés: (i) l'EM de brigade, (ii) une companie de renseignement (substantiellement, une BRB gonflée), la (iii) compagnie de transmission de la brigade, (iii) une compagnie destinée à la communication, les actions civilo-militaires, la fourniture d'OMLT et (iv) une compagnie destinée à l'aide au déploiement de ce qui précède.

    Dans le même genre, je ne comprends pas pourquoi, mis à part la 11ème BP, les brigades n'ont pas en propre un régiment de soutien qui serait en mesure d'assurer le soutien et le train de 1er niveau et qui pourrait comporter: (i) une companie du train (ii) une du matériel (iii) une de soutien de l'homme (médicale + commissariat) (iv) une du génie (travaux lours, fourniture d'infrastrcture).

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    1. J'aime bien l'idée du Régiment commandement, comme celle du GTIA Internet, ou bien d'un groupement COM.
      Plutôt que de peupler les EM d'experts de ces fonctions émergentes, intégrons les dans nos structures ops.
      Un groupement com, c'est un chef de corps, des capaitaines, des chefs de section et des sergents qui commandent, plutôt que d'occupper des fonctons de rédacteurs en EM (ou des TR)...
      On limite ainsi le phénomène d'expandsion des EM et de bureaucratisation qui va avec, on densifie le parcours professionnel des cadres en terme de commandement direct, et on est aussi beaucoup plus lisible pour le citoyen et le politqiue.

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    2. Il existe une école du renseignement au sein de l'Armée de terre, le CEERAT qui a une partie Etudes et prospective en charge de rédiger la Doctrine Rens au sein de l'AdT. Il existe aussi un centre interarmées, le CFIAR.

      COL de FONTENILLES

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    3. Merci pour cette information, mon colonel.

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    4. "Il me semblerait donc intéressant de créer pour chaque brigade un "régiment de commandement", auquel seraient rattachés: (i) l'EM de brigade, (ii) une companie de renseignement (substantiellement, une BRB gonflée), la (iii) compagnie de transmission de la brigade, "...Euh, comment dire? Ce que vous décrivez a existé (comme le 14ème RPCS) et persiste encore, dans une forme réduite, sans porter le nom de régiment de commandement avec l'EM Brigade, la CCT (Compagnie de commandement et de transmissions) et la BRB (Batterie de renseignement brigade) sans compter l'Escadron d'Eclairage et d'Investigation (EEI). Pour le reste le GIACM, le GOMI suffisent à fournir les spécialistes nécessaires.

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    5. Raisonner en termes séparés de "renseignement" et/ou de "communication" est à mon sens quelque peu inapproprié ou insuffisant. Il serait impératif que les Français se sortent du mot-valise "renseignement", et lui substituent le concept d'Intelligence ou de maîtrise de l'information.

      Le "renseignement" n'est que la partie d'un ensemble. Après s'être renseigné, il faut traiter les informations, et il faut, enfin et surtout (car ce qui précède n'aurait pas de sens) exploiter le produit (faire usage, passer à l'action).

      Quelqu'un (ou un organisme) qui sait se renseigner, doit savoir traiter l'information, et doit savoir comment l'exploiter pour parvenir à un but déterminer.

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  5. Bonjour Michel,

    Quand on communique, la question qui se pose est "Pourquoi?" . J'avais mis sur facebook les liens vers 3 vidéos de recrutement: US, UK et France. On a que ce qu'on mérite: le vidéo US montre des gars au QI de moule, celle des British et des Français montrent des gars débrouillards. Les Malouines et le Mali montrent ce que les débrouillards sont capables de faire. Maintenant, ça sert à quoi? Si c'est "local" alors OK, les Français savent pourquoi ils payent leurs impôts donc c'est impeccable.

    Mais si toi tu te sens submergé d'images du Mali, tu as bien de la chance. Comme tu le sais j'habite au Brésil et je "navigue" dans un univers plutôt militaire. Et bien ici, personne n'est au courant de ce qui se passe au Mali. Ah? Les Français sont là-bas? Ben... pourquoi? Y se passe quoi?

    D'ailleurs les reportages sur le Mali, même réalisés par l'Armée, sont.... en Français. Aucun n'est traduit ne serait-ce qu'en Anglais. D'un point de vue international, on a donc un sacré retard car c'est la doctrine des moules (zut, je me suis trompé, je voulais dire des USA) qui se diffuse. Non pas qu'elle soit bonne, mais elle est lisible car écrite et dite en Anglais.
    En terme de com, on a donc une com purement Francophone ce qui limite beaucoup trop la diffusion. Tes écrits tels que "Sous le feu" sont passionnants. Mais tu peux écrire 300 livres, le SIRPA peut produire 800 vidéo, ça ne touche personne au niveau mondial à cause de la langue. Il y a là, à mon sens, un truc à creuser.

    Amitiés
    PIerre-Louis

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    1. Tu as raison. J'ai omis cet aspect essentiel.

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    2. Une edition en anglais de "La chaire et le feu" s'impose. Serieusement.

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    3. Les réflexions et les constats de Pierre-Louis (P.L.) sont effectivement intéressants mais je souhaiterais les affiner, les relativiser et les pousser jusqu'au stade de la conclusion.

      La question posée par P.L. en introduction de son commentaire est essentielle. P.L. y répond lui-même : pour des raisons franco-françaises. La com', le film "La guerre au Mali" (en espérant qu'il ne se transforme pas en un mauvais feuilleton), est à usage interne ; la com' déployée n'est pas au service de l'influence ou de la puissance française sur la scène internationale. L'Armée française a réalisé, jusqu'à présent, une belle campagne publicitaire qui lui permettra d'améliorer probablement son recrutement, et, surtout, la personne surnommée "Flanby" a revêtu durant quelques jours les apparences d'un chef d'Etat. "Paris valait bien une messe" (Henry IV) ; améliorer le recrutement de l'Armée et gagner quelques points dans les sondages d'opinions, valaient bien de risquer la vie de quelques dizaines de membres des Forces spéciales (je raisonne strictement par rapport à la com', car, par ailleurs, il est bien évident que d'un point de vue politique, éradiquer ou réduire le danger islamiste valait de réaliser ce remarquable déploiement de moyens militaires).

      Mais il ne faut pas s'arrêter à une bonne analyse ; il faut aller jusqu'au bout du processus : quelle conclusion de principe, de doctrine tirer de ce constat ?

      Avant d'y parvenir, je souhaiterais relativiser quelque peu l'interprétation formulée : en lisant P.L., on croirait que seuls les Français ont su que leur Armée s'est déployée au Mali ; ce n'est tout de même pas le cas ; d'abord, tout le monde francophone le sait, ce qui n'est pas rien, ce qui signifie, notamment, que toute l'Afrique parle de et commente l'évènement ; par ailleurs, la com' se réalise surtout par l'image : celles de Tigre faisant exploser des maisons ou de Légionnaires sautant de Transall n'ont pas besoin d'être traduites en anglais ; elles se suffisent. Ainsi et enfin, tous les pays européens ont abondamment relayé l'évènement. Afrique, Europe, la com' française s'est répandue et a pu agir à l'étranger.

      Elle n'a pas agi ailleurs (Amériques du nord et du sud, Asie), et c'est là que le bât blesse, j'en conviens, et nous en revenons à la conclusion ; que conclure ? Que les priorités des décideurs parisiens ne sont pas d'accroitre la puissance de la France à travers des actions d'influence et des actions promotionnelles ; ce qui détermine ou préoccupe les politiciens français et décideurs parisiens n'est pas l'intérêt national mais leurs propres intérêts à court terme. Il n'y a toujours pas en France de stratégie de puissance. Il y a malheureusement toujours en France des bureaucrates et des politiciens élus. Certains pourraient conclure que tant qu'il y aura des politiciens élus en France, il n'y aura jamais de réelle stratégie de puissance française.

      Relire Kiel à Tanger ? Pourquoi pas... : http://maurras.net/textes/47.html. Bonne lecture ;-)

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  6. Si tu n'écris pas ton histoire, les autres la raconteront à ta place.

    Mais on ne va changer le schnokisme en place en haut lieu.

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  7. Par nature, j'exprime rarement des compliments, mais cette fois je me décide à vous en exprimer, globalement pour l'ensemble de votre journal informatique, et plus particulièrement pour ce billet "Nos héros réussiront-ils...". C'est très intelligemment écrit, analysé, pensé et synthétisé.

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  8. En écrivant : « un pseudo reportage sur de soi-disant exactions à Sévaré a été démonté en cinq minutes », vous êtes en train de détruire le lien de confiance entre les citoyens français, profondément attachés aux valeurs démocratiques et l'armée française, car ce faisant, vous induisez votre lecteur à croire que l'armée française est impliquée et gênée de ce qu'une enquête à ce sujet pourrait révéler.

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    1. Pas du tout, je crois qu'on peut simplement se passer des reportages complètement bidons.

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  9. Moi je trouve que les images sur le Mali ressemblent à celles sur les intempéries ! Au bord d'une route avec la poussière derrière en lieu et place de la neige ! Tout le monde attend la catastrophe, l'avalanche en direct pour faire monter l'audimat (hier un petit plus avec la 12.7 du VAB qui tire sur des mobylettes à GAO) Quant aux commentaires j'aime bien les descriptions opérationnels « l'armée Française passe à la 3e phase ? La conquête de "boubounou" » nous devons en être à la 42ième phase.....
    Citoyen nous aimons le désert par qu’il n’y personne pour nous casser les « burnes ».

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  10. Bonjour,
    Lecteur de l'ombre de votre blog, je tiens à vous remercier pour la qualité de vos écrits et la pertinence des interventions.
    Pour revenir au Mali ce qui me gène en ce moment c'est que nous n'avons plus de "héros" comme vous l'écrivez Bigeard est bien mort. Nous avons un chef des armées acclamé comme étant le sauveur et un grand guerrier, mais vous comme moi savons bien que derrière juste une vison politique à la résilience un peu plus forte se cache un penseur de la guerre, un général qui a conçu et orchestré la manœuvre, qui l'a dirigé.. Cet inconnu nous attendons encore sont nom. Le Chef a disparu du paysage... et je le regrette.

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  11. ''A quoi sert-il de gagner des batailles si l'univers ne le sait-pas?''.Belle phrase de de Lattre,à Hanoï en 1951 mais 3 ans plus tard la guerre d'Indochine est perdue.Bigeard belle figure de héros en Indo et en Algérie mais pour ce dernier théâtre d'opérations y-a-t-il eu succés?
    Alors les succés actuels de Serval sont-ils une garantie de victoire politico-miltaire au Mali?Certains ministres osent même donner des délais qui ne servent que les gars d'en face dans leur posture stratégique et mieux même leur en offrent une s'ils en manquaient.
    Alors la com' je veux bien mais ce n'est que l'instantané.Nous avons gagné avec d'autres la guerre en Libye.Militairement le régime de Khadafi a été vaincu.Et aprés?Oserons nous communiquer sur les combattants et les armes rescapés de cet épisode qui se retrouvent au Mali aujourd'hui?
    Alors mon commentaire est certainement provocateur mais votre texte l'est tout autant.Celà ne m'empêche pas avec vous de tirer mon chapeau devant la performance de nos troupes et parmi elles celle de la log et des soutiens qui en voient de dures dans l'anonymat

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  12. Tu négliges un titre de gloire de la com'aux armées, heureusement relevé par la presse malienne : avoir introduit sur les chaînes d'information un relais d'influence majeur, omniprésent, à l'efficacité d'autant plus importante que ses analyses sont pertinentes .... toi !

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  13. la colonne Voulet chanoine de 1889 etait elle aussi une heroine d'Afrique

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  14. oui, effectivement cela fait du bien de saluer la volonté politique, l'efficacité opérationnelle de nos armées et le succès des armes tout en déplorant l'absence de caisse de résonnance.
    Néanmoins, toute cette autosatisfaction risque de prouver aux yeux de l'opinion publique et par conséquent de nos responsables politiques une chose: que les militaires se plaignent finalement (peu) malgré les coupes budgétaires, Louvois, la réduction de format, l'embasement...et qu'ils y arrivent même de mieux en mieux avec de moins en moins de moyens et de financement. Small is beautiful...
    Que les rares chefs militaires qui ont alerté l'opinion il y a quelques années (Surcouf!) sur les risques de dégradation de notre outil de défense étaient donc de dangereux pessimistes. Cet étalage de capacités (dont nous sommes les derniers détenteurs en Europe, nous le disons nous mêmes...) risque donc d'avoir un certain nombre d'effets pervers.

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  15. La com la com mais pour quelle stratégie au fait ?

    L'idée est d'une, la prise de conscience, que la France ne soit pas esseulée au sein de l'Onu de l'Otan ou de l'Europe ou un regain présidentiel d'une valorisation en face des sondages ?
    Nous savons tous que nous avons des responsabilités héritées de l'empire colonial, et quand bien même ce n'est plus la «Françafrique» de Jacques Foccart , nous nous devions d'intervenir qui plus est dans un pays francophone. La langue est donc naturellement le français. Vous l'avez tous remarqué ce n'est plus à l'Elysée que se prennent les décisions opérationnelles mais au Mindef ! Alors que l'Afghanistan est une guerre purement américaine, si il est normal que nous donnions un coup de main à notre allié l'oncle Sam. Al Qaïda étant chassé du pays depuis 2003 nous aurions dû nous retirer.
    Hollande à, sans le savoir par avance, décidé de nous retirer d'Afghanistan sous la huée de l'opposition, de l'Onu et de l'Otan pour basculer nos 4000 hommes sur un autre front, tout aussi important en déclarant la guerre au terrorisme ! J'ai le regret de vous rappeler qu'un autre François, chef du gouvernement, avait déclaré dans l'hémicycle un 28 juillet 2010, la guerre à Aqmi ? Pendant que Hollande rendait visite à l'ancien président Ben Bella.

    Le hic c'est que Chirac avait bien appelé de ses vœux un traité d'amitié franco-algérien et que son successeur l'a délibérément bloqué de par ses déclarations faites à Abdleazziz Belkhacem et a son président Bouteflika...La politique étrangère déplorable de ce quinquennat n'a pas arrangé les relations depuis que le match amical de foot Algérie / France en était le témoin ; c'était en 2001 !

    A peine élu, Hollande tisse sa toile et renoue les liens avec Alger quand bien même la SFIO y a laissé son âme dans cette guerre en 1962 ; il serait grand temps de tourner la page. Au centre des discussions prioritaire, le Sahel. La position de départ relève de la quadrature du cercle. D'un côté, la France, avec ses otages retenus par Aqmi dans un "Sahelistan" dixit Le Drian. De l'autre, une Algérie qui estime avoir chassé une fois pour toutes le GSPC, successeur des abominables GIA, et qui n'entend pas voir à sa frontière une guerre "néocoloniale" de reconquête du Nord-Mali et de revoir les ex GSPC opérer sur son territoire ! Ce qui leur donnèrent raison par la suite avec la massive prise d'otages du site gazier d'In Amenas...
    Depuis juillet dernier les relations se sont donc améliorées. Alger n'est plus hostile à une intervention militaire, et demande à être associés à la coordination afin que les opérations sur le terrain empêchent toute infiltration sur leur sol des terroristes et je parle bien de terroristes car ce ne sont pas des « djihadistes » ces bandes de soudards armées jusqu'au dent qui font du trafic humain, de drogues et d'armes, assassinent, terrorisent et mutilent les populations sous couvert du djihad qui n'a plus lieu d'exister depuis l'an 600 !..
    D'où l'autorisation de survol de l'Algérie par nos avions de combat, la confiance étant revenue les relations devraient donc revenir à la normale. Ce qui a permis de stopper dans l'oeuf l'offensive terroriste sur Bamako en déclenchant l'opération Serval. Et la reconquête du Nord-Mali
    Si ce n'est pas de la Com qu'est-ce alors ? La guerre étant la continuation de la politique par un autre moyen, il appartient donc à ce jour et jusqu'à la fin de la guerre que la communication reste politique, appuyé par les réseaux sociaux. Et là je rejoins là bien sûr Michel Goya, nous sommes habitués depuis l'empire à dénouer l'inextricable grâce à notre excellence et enlever toutes les aiguilles des pieds que les politiques des palais dorés parisiens nous ont mis où parfois nos amis d'hier sont devenus nos ennemis en moins de temps que de le dire !

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  16. Le film "La guerre au Mali" a été remarquable durant les trois premières semaines, jusqu'à début février. Le film avait été relativement bien préparé, ce qui relativise beaucoup l’inattendue attaque des moudjahidines le 10 janvier : l'attaque ne me semble pas avoir été une totale surprise pour l'état-major français qui semble l'avoir grandement anticipée, notamment par des plans médias.

    Le film avait deux buts : faire passer un individu surnommé Flanby pour un chef de guerre, et améliorer l'image de l'armée française et ainsi favoriser le recrutement et le renouvellement des contrats d'embauche pour l'année 2013. Objectifs pleinement atteints.

    Le défaut majeur : des objectifs purement franco-français, entre électoralisme et bureaucratie. La com' n'avait pas été envisagée et planifiée pour servir les intérêts français de puissance à l'étranger : les films, documentaires et mises en scène n'étaient même pas sous-titrés en espagnol, anglais ou chinois. La com' n'avait pas été envisagée comme une possible stratégie de "douce puissance".

    Les objectifs atteints, pourquoi continuer à communiquer ? Cela ne présente plus aucun intérêt. D'où le fait que depuis début février, nous sommes passés à un autre extrême : plus aucune communication, silence totale. En deux semaines, pas plus de deux minutes d'images filmées ont été émises par l'armée française ; aucun reportage mettant en valeur la qualité combative des soldats français n'a été produit, et personne n'a su ou pu comprendre ce qui se passait sur le terrain.

    Aujourd'hui, début mars, moi, Français, comment je fais pour m'informer et avoir un aperçu des réalités sur le terrain ? Réponse : grâce aux Tchadiens.

    Journalistes et Presse tchadiens me paraissent à la fois libres et responsables, intelligents, lettrés, sachant écrire intelligiblement en français, francophiles, rigoureux, modernes, bref, les anti-thèses de la Presse et des journalistes parisiens.

    Un journaliste tchadiens intelligent, honnête et francophile, avec son téléphone portable, est plus intéressant qu'un journaliste d'Europe 1, de France 24, ou du Dicod, etc.

    Je constate que la com' tchadienne a été meilleure depuis trois semaines que la com' parisienne des têtes d’œufs de bureaucrates, d'énarques et de galonnés des cabinets ministériels.

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