lundi 21 juillet 2014

La guerre à distance


Extrait de Retour sur la guerre de 2006-DSI HS n°9 janvier 2009


Déjà publié sur ce blog en mars 2012

Les difficultés de Tsahal ont commencé lorsque les Israéliens ont fait glisser l’emploi de la force armée de la guerre vers l’action de police contre les organisations palestiniennes. Quand on refuse à son adversaire la légitimité politique et donc le statut d’ennemi, celui-ci ne peut être qu’un délinquant. Ce faisant, le combat contre ces organisations est à la fois perpétuel, car on ne fait pas la paix avec des délinquants, et encadré par de fortes contraintes légales et psychologiques. Dans ce contexte, la mort donnée et reçue peut devenir une anomalie d’autant plus scandaleuse que le rapport des forces semble toujours permettre de réduire les risques par un surcroît de moyens matériels. Placée hors de cette zone d’exception qu’est la guerre, l’erreur tactique devient justifiable d’une enquête sinon d’un tribunal. On en arrive ainsi à inciter les militaires à agir à coup sûr, à rechercher les victoires « à 1-0 » plutôt qu’à « 3-1 » selon une expression israélienne, mais aussi « à coûts sûrs » car le risque s’échange au bout du compte contre l’argent. Cette prudence a aussi pour effet d’allonger les conflits et, malgré les efforts de protection, les pertes finissent aussi par devenir significatives avec le temps. Près de 1 000 soldats et policiers israéliens ont ainsi perdu la vie pendant l’occupation du Sud-Liban et les deux Intifada palestiniennes.

Dans les années 2000, avec le développement considérable des armes de précision et à longue portée et l’édification de la barrière de sécurité, les Israéliens croient avoir trouvé la solution à leur problème tactique. Ces nouveaux moyens leur permettent en effet une nouvelle prise de distance avec le risque, en évacuant les zones occupées au Liban ou à Gaza tout en les gardant à portée de frappe aérienne ou de raids de forces spéciales. Cet éloignement physique s’accompagne ensuite rapidement d’un éloignement moral puisqu’on ne voit même plus les chairs que l’on découpe. La vision de la mort et de la souffrance déserte le champ de vision des militaires tandis que ceux qui vivent au-delà de la barrière deviennent de plus en plus des étrangers (tout en leur refusant ce statut). De leur côté, le Hamas et le Hezbollah ont occupé le vide politique pour créer des proto-Etats, contrôlant d’autant plus facilement la population que celle-ci éprouve du ressentiment contre les Israéliens. Ces organisations incrustées dans le milieu physique et humain local ne laissent cependant guère de saillants susceptibles de constituer des objectifs militaires.

Refusant de revenir au combat rapproché et donc d’occuper à nouveau le terrain, les Israéliens ne peuvent dès lors que frapper la population pour avoir une chance d’atteindre leurs adversaires. Ils se retrouvent finalement dans la même position que les organisations palestiniennes qui se sont crues obligées de frapper la population civile faute de pouvoir affronter Tsahal avec quelques chances de succès. Les premiers justifient cette dérive par l’idée que les populations locales sont solidaires des « terroristes » qu’ils ont amenés, ou simplement acceptés, à leur tête, les seconds considèrent que la population israélienne et ses très nombreux réservistes est toute entière militarisée. Les adversaires en sont venus ainsi à se ressembler par la croyance que l’autre ne cède qu’à la force, l’évitement du combat, les procédés terroristes et les accusations mutuelles de lâcheté. 

23 commentaires:

  1. Cet article met en lumière le glissement de la pensée stratégique occidentale, niant la guerre au profit d'une vague notion d'opération de maintien de la paix.
    L'objectif à atteindre - cher à Clausewitz - devient flou, et les moyens militaires engagés pour cette finalité doivent respecter des règles d'engagement d'inspiration civiles.

    Les armées occidentales sont amenées à agir dans le cadre d'opération de police (ordre et sécurité publiques) et la violence physique légitime se voit encadrée sévèrement non par des mandats internationaux, mais par la pression des opinions publiques qui attendent le paiement des dividendes de la paix. Pour éviter les pertes, les armées sont cantonnées des zones et des missions civiles (police, ACM, ...) et vivent dans des zones retranchées de la population locale (KOSOVO, AFGHANISTAN, ...) où des mafias prolifèrent dans les interstices laissés vides par les forces d'intervention et l'administration ONUSIENNE locale.
    Enfin, la professionnalisation des armées occidentales entraine une coexistence pacifique entre l'Armée et la Nation, particulièrement vraie en France. Naguère matrice de la République, l'Armée n'est plus qu'une administration parmi d'autres, et la mort de soldats dans les guerres contemporaines devient incompréhensible pour la population civile : l'armée est devenue comme un poisson dans un baril de sel ...

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  2. Quel baratin. Israel c'est édifié sur la Palestine où vivaient et vivent encore des palestiniens non juifs. Depuis 1948 l'Etat juif accroit sa superficie au détriment des autochtones et ce, avec sinon la complicité du moins la neutralité bienveillante de la communauté internationale. Le problème c'est que depuis 1948 les Arabo-musulmans ( les copains des palestiniens) sont passé du statut de colonisés à celui de Super riches grâce au pétrole, et ce n'est pas fini, et qu'en même temps une "diaspora" arabo-musulmane a "colonisé" l'Europe occidentale. Les "juifs" bénéficient de moins en moins de la sympathie internationale liée à l'effet "holocauste" et ce n'est pas faute de l'entretenir! Israel est face à son destin. Ou il trouve un modus vivendi avec les Arabes ou il est condamné à périr ( n'en doutons pas un pays arabe ou musulman aura l'arme nucléaire d'ici 10 ans ). L'autre face de l'alternative et encore plus simple. C'est la méthode romaine. On tue et ceux qui survivent sont réduits en esclavage. De nos jours cela reste du domaine de l'imaginaire. Il serai donc temps pour nous autre Etats européen à forte communauté juive e,t principaux soutien d'Israël de revoir notre politique étrangère. qui est ministre des affaires étrangère, Fabius, ce doit être un romain.

    Zakalwe.

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    1. Il faut remuer le "bordel" mon colonel. le bla bla convenu et politiquement correct habituel ne nous fera pas avancer.
      La preuve en est.
      cordialement.

      Zakalwe.

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    2. Pensez vous que le déclenchement de l'operation terrestre dans Gaza et la destruction du Boeing 777 en Ukraine soient totalement decorrelés ? Ou y a t il eu une sorte d effet d aubaine stratégique ? Netanyau y voyant une fenêtre politique pour mener cette opération ?

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  3. Vos douze premières lignes sont remarquables, le second chapitre est un bon constat et votre dernière partie: ''Refusant de revenir au combat rapproché''... là c'est votre couplet habituel qu'on pourrait intituler ''sauvons le régiment d'infanterie de Brive la Corrèze ou de Carcassonne le Zambèze '' . Le syndrome de l'arme des trente derniers mètres (on commémore son bicentenaire) en passant par ''on donne l'assaut à ce bitard'' s'agite encore sous les képis.

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    1. Exactement.
      Rien de décisif opérationnellement, sauf peut-être par éradication atomique, ne s'obtient sans y mettre les pieds. Si Tsahal veut détruire le Hamas, il n'y a pas d'autres solutions que d'aller le chercher sur place, sinon on peut continuer longtemps comme ça à se frapper à distance tous les deux-trois ans. Dans le coin en haut à droite, je vous conseille le livre sur la guerre d'Israël contre le Hezbollah. Ceci dit, la solution stratégique au problème n'est pas vraiment militaire.
      Accessoirement, je ne suis pas fantassin.

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    2. Votre texte dénonçait Israël, qui refusait le contact. Maintenant qu'Israël vient au contact, vous le republiez, comme s'il s'appliquait à l'opération en cours. On pourrait en conclure que vous pensez qu'Israël, faute d'avoir fait la paix, n'aurait jamais dû quitter Gaza...
      Je dirais ceci :
      1° Faire la paix avec Gaza est difficile. Quand bien même, par exemple, Israël évacuerait tous les territoires occupés depuis 1967, on ne voit pas très bien ce que ça changerait quant à l'attitude de l'Etat gazaoui envers Israël. Et l'on voit le danger que, dans ces territoires évacués, des fusées soient implantées, comme elles l'ont été à Gaza après le départ des Israéliens
      2° Vous qualifiez de "procédés terroristes" les frappes d'Israël contre les fusées, parce que ces frappes tuent aussi de civils. Vous avez l'air de qualifier de même l'opération actuelle. Je ne vois pas ce que ces frappes et cette opération ont de terroristes. Les cibles des coups tirés sont militaires. S'il y a des civils autour de ces cibles, c'est la faute de l'Etat gazaoui : Le responsable des morts de civils à Gaza, c'est l'Etat gazaoui, qui cache ses fusées sous les habitations.
      4° Dans "Le Figaro" d'aujourd'hui, et dans "Le Nouvel Observateur" de cette semaine, je lis que la population gazaouie ne reprochait pas au Hamas l'implantation et l'usage des fusées, et qu'elle ne les lui reproche toujours pas.
      5° Si bien que je dirais que, le responsable des morts dans la population gazaouie, c'est la population gazaouie elle-même.
      6° C'est une attitude qui, de sa part, est courageuse puisque elle accepte certains sacrifices : vivre dans les coupures d'électricité, dans la pénurie, être exposé à des frappes, et maintenant être aussi exposé aux tirs de l'armée de terre israélienne.
      7° Mais enfin, les épreuves subies par la population gazaouie n'ont rien à voir avec celles que subissent des populations rebelles dans cette partie du monde : et loin de voir la ressemblance entre les deux adversaires comme vous le faites, je pense que les Gazaouis se comportent ainsi précisément parce qu'ils ont en face d'eux un ennemi qui ne leur ressemble pas.

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    3. Pour illustrer mon propos :
      Le "blocus" de Gaza est essentiellement un blocus du ciment (utilisé par l'Etat gazaoui notamment pour fabriquer des tunnels). On a donc ici le cas unique d'un assiégeant qui ne bloque pas l'approvisionnement en nourriture de l'assiégé. Avec un tel blocus, Israël pourrait exiger du Hamas le démantèlement complet de son arsenal, l'abandon des tunnels.
      Pourquoi ne le fait-il pas ?
      Parce qu'il est gentil, ou sensible à la pression internationale, ou bien pour les deux raisons.
      Tandis qu'un Etat arabe quelconque, dans des circonstances semblables, ne prendrait pas de gants.
      C'est donc ce qu''on pourrait appeler la guerre du barbare fanatique et du civilisé.
      Loin qu'elle soit caractérisée par la ressemblance entre les adversaires, leur dissemblance lui est essentielle.

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    4. Tout ce raisonnement tortueux pour aboutir à la dichotomie simpliste barbare-civilisé ?!

      Je ne vous félicite pas pour ce monument de sophisme.

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    5. Jovien, vous vous enfermez dans un discours de justification, sans voir les failles éthiques que ça représente.

      Votre proposition 5°: "Si bien que je dirais que, le responsable des morts dans la population gazaouie, c'est la population gazaouie elle-même".

      La justification avancée: "je lis que la population gazaouie ne reprochait pas au Hamas l'implantation et l'usage des fusées, et qu'elle ne les lui reproche toujours pas."

      Donc, parce des personnes X s'abstiennent de reprocher à Y quelque chose, alors ces personnes méritent d'être punies pour le compte de Y et sont responsables collectivement de ce qui leur arrive.

      Si tant est que s'abstenir d'un reproche soit une faute, les auteurs de cette abstention ne sont responsables que de cette faute, pas de la faute commise par Y.

      C'est la première faille éthique: faire payer X pour la faute de Y au motif qu'il l'approuverait, ce qui n'est même pas sûr.

      Cette erreur vous conduit très naturellement à élargir à toute une population la culpabilité résultants de faits commis par une organisation distincte de cette population, donc à passer à un principe de responsabilité collective pour les faits d'autrui, ce qui nous fait une deuxième faille éthique.

      La troisième faille éthique relève de la proportionnalité: quand bien même pourrait-on tenir les Palestiniens de Gaza pour responsables des actes du Hamas, est-ce que ça justifie de les tuer?

      C'est possible, mais comme il s'agit d'un lien de proportionnalité, il convient de mettre en balance les faits et les impératifs éthiques au cours d'un raisonnement qui amène à évaluer chacun de ces éléments, or ce n'est pas du tout ce que vous faites: vous partez du principe que, puisque les habitants de Gaza approuvent le Hamas, alors l'action de l'armée israélienne est proportionnée, ce qui n'a rien à voir.

      Que les habitants de Gaza approuvent les actes du Hamas est une chose, et c'est sans doute une faute morale, mais cette faute morale n'entre pas dans l'évaluation de la proportionnalité de l'action armée, qui dépend d'autres critères, matériels et non psychologiques.

      Quatrième faille éthique: vous rendez la victime responsable de son sort. A ce train là, on peut tout justifier y-compris des viols pédophiles.

      Quatre failles éthiques. Joli score mais vous pouvez certainement mieux faire.

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    6. C'est un plaisir que de lire une critique argumentée de ma propre position - plaisir qui me change agréablement de la lecture des billets de tel ou tel anonyme.

      1° Les sympathisants du Hamas au Groenland ne sont pas responsables du comportement du Hamas, mais les Français qui ont voté pour Nicolas Sarkozy en 2008 et en 2012 ont une part de responsabilité dans les très grands traits de sa politique, par exemple, dans la présence de la France dans l'Union européenne et dans la zone euro. Le Hamas a été démocratiquement élu à la tête de l'Etat gazaoui. Je n'entends pas dire qu'il a été contesté ni qu'il l'est, dans cet aspect fondamental de sa politique qui est de cacher des roquettes sous les quartiers d'habitation, et d'en frapper Israël. J'en déduis que la population gazaouie est responsable de cette politique, à peu près comme la population française est responsable de la présence de la France dans l'Union européenne et dans la zone euro : ces politiques ne se sont pas faites à l'insu de la population française, elles les a considéré comme de grande importance, et elle ne les a pas rejetées.

      2° Si Israël frappait la population civile gazaouie pour la punir de soutenir le Hamas, ce serait un crime. Mais Israël fait la guerre. Ses cibles sont militaro-terroristes. Il se trouve que la population civile gazaouie est le bouclier de ces cibles.

      3° L'argument de la proportionnalité.
      a) Un Etat criminel, on a le droit de le désarmer. S'il ne veut pas être désarmé, il n'a qu'à cesser ses crimes.
      b) Il se trouve que le Hamas se dissimule sous la population civile, avec, apparemment, le libre consentement de celle-ci. Les Israéliens doivent-ils respecter la vie des civils gazaouis plus que le Hamas ne fait, et plus que cette population ne fait ? Certainement. Cela dit, je dirais qu'Israël le fait : et c'est pourquoi il ne s'agit que de centaines de morts, pas de dizaines de milliers.
      Rien de tel que des exemples.
      Si tel petit Etat arabe faisait sauter de temps en temps un avion français, tuant, disons, trois cents personnes par an, refuserait-on une expédition militaire contre cet Etat au motif que cette expédition coûtera à cet Etat bien plus de vies humaines que les, disons, trois mille qu'il nous a prises en dix ans ?
      Un exemple plus près de la réalité. Imaginez que le Luxembourg enterre des roquettes sous le sol de sa capitale, et en frappe la Belgique. Si vous étiez Belge, vous considéreriez qu'il faut prendre avec philosophie la vie sous les roquettes, qui, après tout, tombent au petit bonheur et ne tuent pas grand monde ? Puisque l'alternative est de pénétrer dans la capitale du Luxembourg, où les militaires ennemis se cachent sous les civils, et donc d'être condamné à ce qu'il y ait des victimes civiles, plusieurs centaines peut-être ?

      Cordialement.

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    7. Bonsoir Jovien,

      Ben écoutez, merci pour la façon dont vous avez accueilli mon com, après tout vous auriez pu mal le prendre. Il me semblait avoir discerné dans vos commentaires, souvent provocateurs et à la limite des convenances et de la légalité, un souci discret mais réel pour les questions d'éthique dans la guerre, et, en vous lisant je me suis rendu compte que vous aviez effectivement quelques raisons de vous faire du souci à ce sujet, car votre approche de l'éthique est... exotique, pour tout vous dire.

      Pour une raison bien précise: quand on se situe sur le terrain des jugements de valeur, et tout particulièrement de cette catégorie spécifique de jugement de valeur qui visent à imputer des torts à une partie au profit d'une autre - ce qui est votre cas à l'occasion de ce nouveau conflit entre Israël et les Palestiniens - il est habituellement exigé de celle ou celui qui s'y risque, par la rigueur cartésienne qui hante tout échange politique se donnant libre cours dans ce pays depuis plus loin encore que Descartes, qu'il respecte un ordre logique et fondé. Une méthode.

      Or vous vous en êtes détaché pour vous situer bien plus volontiers sur le terrain d'un bon sens qui se veut à la fois honnête et scandalisé, mais qui dissimule mal sa subjectivité et donc ses a priori et ses préjugés.

      En somme, en vous lisant, je me suis rendu compte que vous rajoutiez de la passion à la complexité naturelle des choses, ce qui me les rendait encore moins intelligibles. Je pense que vous avez compris que j'ai énormément de mal à condamner quelqu'un pour ses passions - j'ai les miennes! - mais que je ne peux pas renoncer à un désir de rigueur dans l'exercice de la preuve: si vous me dites que les Palestiniens sont les affreux de l'affaire et que les Israéliens sont les saints qu'on doit honorer, je suis prêt à vous suivre, mais étayez cette proposition sur d'autres bases que de simples affirmations ayant plus à voir avec l'argument d'autorité - ou le cœur ou les tripes - qu'avec la déduction à partir des faits.

      A ce point de ce com, je me suis demandé ce que je devais vous répondre, alors même que s'assemblait dans mon esprit un plan: 1) je vais répondre ceci, 2) je vais répondre cela, etc. Tout est prêt pour la contre-offensive.

      Mais, en définitive, je ne pense pas que cela soit vraiment important, bien que vous abordiez avec votre sensibilité des sujets sérieux, par leur gravité et leur actualité; Dans votre 1) vous posez trois questions: la responsabilité citoyenne, né du vote, la responsabilité du peuple en tant que force vitale appuyant un effort de guerre, et puis la question des populations civiles belligérantes.

      Dans votre 2) vous posez la questions des pertes collatérales, sujet complètement différent.

      Dans votre 3) vous continuez à déphaser la question de la proportionnalité qui est un problème factuel, pas psychologique ou fondé sur une imaginaire guerre entre le Luxembourg et la Belgique. C'est une mise en balance, c'est tout;

      Enfin, vous avez oblitéré mon 4: le procès de la victime. Très codifié, très complexe.

      L'énorme critique qu'on peut vous faire: vous placez tout sur le même plan;

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    8. Bonjour tschok,

      1° Vous tendez à hyperboliser votre 4°, en suggérant maintenant que ce serait une faute en général de déclarer la victime responsable de son sort.
      Je vous réponds par un exemple : oui, une victime peut être responsable, et même coupable. Par exemple le peuple allemand a, de la Seconde Guerre mondiale, incontestablement horriblement souffert de diverses manières, mais il n'est pas sans responsabilité ni culpabilité dans le déclenchement et le déroulement de celle-ci.

      2° Pour le reste, vous dédaignez d'argumenter sur le sujet et dissertez - de très haut - sur mes insuffisances. Dissertation qui ne m'a pas intéressé, sujet qui n'intéresse pas les lecteurs de ce site.

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    9. L'anonyme de la dernière fois remet le couvert et réponds à votre précédent message Joviens:

      1°) Au consentement de la population gazaouis qu’en savez-vous ? Ils n’ont pas eu le loisir de voter depuis un certain temps et vivent depuis lors sous la tyrannie du Hamas. Accessoirement, votre opinion sur la responsabilité des votants est celle des terroristes qui considèrent les victimes civils comme coresponsables des politiques des gouvernements pour lesquels ils votent…

      Accessoirement encore, on est coupable ou pas, pas coupable à moitié ou au ¾.

      2°) L’armée israélienne semble avoir une notion extensive de ce qu’est une cible militaire, par exemple un consulat de France…

      Je reconnais, je troll, mais à peine. Mais j'aime à penser que c'est plus complexe que ce que vous dite et que la volonté de ne pas nuire par Tsahal au-delà de stricts objectifs militaires n'est pas aussi équivoque que vous le proclamez.

      3°)
      a- Et c’est quoi un Etat criminelle ? Vous voyez, on touche du doigt l’un des points de blocage du conflit : le point de vue des israéliens –que vous partagez– ne considèrent pas leur adversaire comme un belligérant mais comme un délinquant. Ça explique que ça tourne en rond. Mais malheureusement, ignorer un problème ne le fait pas disparaitre, car ne vous en déplaise, les palestiniens, même de Gaza, ont deux trois griefs et revendications qui valent largement celles du camp d’en face – et que je ne déconsidère pas au demeurant : le droit à la sécurité est tout à fait légitime.

      b- Que les combattants du Hamas cherche l’imbrication avec les civils est certain, quand à la bienveillance de ceux-ci, je le répète, qu’en savez-vous ? Les palestiniens ne sont pas la masse indifférencié que vous imaginez.

      De plus que Tsahal pourrait utiliser la méthode de la colonne infernale mais ne le fasse pas, n’est pas une preuve et n’aide pas à juger de la moralité ou pas de l’action actuelle. Je veux bien que la guerre urbaine fasse inévitablement des morts civils, mais de grâce, qu’on nous épargne les sophismes.


      L’exemple de l’attentat est régulé par le droit international : c’est une déclaration de guerre par un autre Etat. La situation n’est pas si clair à Gaza.

      L’exemple luxembourgeois quant à lui est un raisonnement par l’absurde. Aussi c'est ce que l'on pourrait qualifier de raisonnement hors sol. Le Luxembourg est-il occupé ou pas ? Y a-t-il un conflit de quelconque nature qui l’opposerait à la Belgique ? ectera…

      Si l’on veut faire une comparaison, un exemple ne vaut que par son contexte qui seul permet de juger du bienfondé de tel ou tel action. Si vous voulez de la comparaison pertinente, je vous enjoins à vous pencher sur les conflits coloniaux avec qui le parallèle est frappant.

      Vous pêchez par simplification et l’usage de généralités.

      On en revient aussi au point que soulève tschok . Dans votre volonté de faire des gazaouis les responsables de leur sort, vous échouez lamentablement. La preuve : l’usage de raisonnement tortueux et extrêmes, et des comparaisons avec des situations imaginaires pour ne pas dire inconsistantes. Un discours de vérité n’a pas besoin de tels artifices.

      Qu’un civil cherchant ses proches dans des décombres, se prenne un pruneau dans la tête et qu’on dise la faute à pas de chance ou à un sniper désobéissant aux consignes, et une chose que je peux comprendre. Par contre, dire qu’il là bien cherché au fond, comme vous le faite, est simplement odieux.

      Épargnez nous vos laborieuses réflexions sur la responsabilité de civils en temps de guerre. Vous ferez au mieux.

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    10. Bonjour Jovien,

      Je ne voulais pas vous paraître dédaigneux, seulement vous dire qu'on peut toujours vous répondre, mais que cela ne fait qu'alimenter une discussion incessante et omnibus, alors que, dans le fond cela n'a pas d'importance: vous parvenez, seul, aux conclusions qui vous intéressent en partant des prédicats qui vous intéressent.

      Qu'y puis-je?

      Là, par exemple, vous embarquez votre lecteur en Allemagne, pendant la Seconde Guerre Mondiale, en ouvrant le sujet au plus vaste: la responsabilité, voire la culpabilité, d'un peuple entier dans le déclenchement et le déroulement d'une guerre mondiale.

      Euh... oui, bon très bien. Mais là, vous vous aventurez dans un champ de la réflexion qui va surtout concerner l'histoire, alors que la question est pratique, immédiate, opérationnelle: comment justifier des bombardements sur des populations civiles.

      Il n'y a pas 36.000 points d'entrée: soit cette population civile est une force vive d'un Etat et elle participe à un effort militaire, du seul fait même qu'elle existe, qu'elle travaille, qu'elle produit des armes ou qu'elle génère une force économique, qu'elle se reproduit en fournissant ainsi des combattants, ou qu'elle vote en apportant un appui politique à ce régime. Dans ce cas, cette population civile peut devenir cible en soi.

      L’éthique l'accepte dans le cas des guerres interétatiques. C'est le cas que vous visez avec les Allemands. Seulement voilà, le Hamas n'est pas un Etat et vous avez admis vous-même que les Palestiniens sont nuls en économie si on les compare à Israël: la puissance économique qu'ils représentent et simplement trop modeste pour pouvoir constituer un appui dans un conflit avec Israêl qui, au contraire dispose de l'hégémonie économique sur Gaza. Et par ailleurs, tout le monde est d'accord pour dire que le Hamas et la démocratie, ça fait deux.

      Les conditions posées par l'éthique ne sont pas respectées. Donc, les Palestiniens ne sont pas cible en soi, en tant que force vive.

      Il nous reste quoi?

      Les populations civiles belligérantes: ça correspond au cas des civils qui, par exemple, vaquent à leurs occupations civiles le matin mais font le coup de feu contre des forces, en général d'occupation ou coloniales, l'après-midi ou le soir. Cela correspond aussi au cas des civils qui fournissent un appui quelconque à des réseaux de renseignement ou de résistance ou d'insurrection.

      Ici, l'éthique admet qu'on puisse agir militairement contre ces populations civiles lorsqu'elles sont dans l'action militaire ou lorsqu'elles sont prises en flagrant délit. C'est limité. Cela dit, l'action de police est très largement admise.

      A coup sûr, de nombreux Palestiniens doivent entrer dans cette catégorie et personne ne songe à pleurer sur leur sort, puisqu'ils prennent leur risque en prenant part à l'action militaire.

      Sauf que, on se rend bien compte que les pertes civiles palestiniennes dont on parle ne sont pas de cette catégorie, mais d'une autre catégorie: les pertes collatérales.

      Les modalités de l'action militaire israélienne permettent-elles de satisfaire aux critères qui rendent éthiquement acceptables les pertes collatérales? C'est ça le sujet. Pas des divagations sur l'Allemagne nazie ou que sais-je encore.

      Dans votre approche de la question, vous mélangez tout comme si vous cherchiez à brouiller la réflexion en l'éloignant des sujets qu'il faut discuter pour la renvoyer vers des questions abstraites ou très vastes ou sans rapport avec ce dont on parle.

      Et ça se voit. Et comme vous êtes trop intelligent, on hésite à vous accorder le bénéfice de la bonne foi, en mettant cette absence d'esprit de méthode sur le compte de vos passions personnelles.

      Saisissez-vous le problème?

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  5. Il y a longtemps que les Israéliens ont compris qu'ils ne doivent en définitive compter que sur eux-mêmes : leur histoire témoigne.C'est bien pour cette raison qu'ils disposent de l'arme nucléaire et si un pays arabe voisin arrive à la posséder, cela ne changera rien à la chose. Je ne sais qu'elle serait la détermination de nos dirigeants en cas de vraie menace nucléaire, mais pour ce qui concerne les Israéliens, il n'y a pas de doute à avoir. En pleine guerre du Kippour et au moment de la plus grande incertitude, je me souviens encore de ce qu'on m'avait dit sur place : "Ils nous jetteront peut-être à la mer et il y aura une nouvelle shoah, mais ils le paieront très cher. On disparaîtra, mais il ne restera plus grand chose chez eux non plus". Sadate le savait d'ailleurs parfaitement. Quant à la menace arabe, j'espère qu'on a enfin compris leur extrême division : ils n'arrivent même plus à présenter une unité, ne serait-ce que de façade. L'ennemi commun israélien n'arrive même plus à rassembler. Pour ce qui concerne les manifestations de soutien aux palestiniens en occident, allez demander à un syrien ce qu'il en pense.

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    1. "Il y a longtemps que les Israéliens ont compris qu'ils ne doivent en définitive compter que sur eux-mêmes"

      Ouep, c'est la raison pour laquelle leur aviation de combat est exclusivement composée d'avions israéliens, comme chacun le sait.

      le Lavi existe, siiiiiiii.

      Le F15, le F16, plus anciennement le Mirage III ou le F4? Jamais cela n'a été en service dans l'armée israélienne, c'est bien connu. Il n'y a que des Kfir. Que des produits du terroir.

      Et puis d'ailleurs, ne comptant que sur lui-même, Israël n'a pas de diplomates. Elie Barnavi? Connais pas. Et ignore ce qu'est un traité international; Etc.

      Moi j'veux bien, mais pour un pays qui est censé ne compter que sur lui-même, comment se fait-il qu'il ait des lobbies à Washington.

      La BNP aurait bien aimé avoir les mêmes...

      L'armée française aimerait bien avoir les mêmes, en Allemagne par exemple: la classe dolphin, ç'a été un cadeau payé par le contribuable teuton, ou je rêve? Payez moi la moitié de ma flotte sous marine de combat, Angela. Non François, remboursez d'abord vos dettes, ensuite on verra.

      Le coup du petit David, malingre et vulnérable, tout seul au milieu de la cour de récré dans un collège de banlieue, asthmatique et en carence affective, faut vraiment changer de disque.

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    2. Vous n'ignorez tout de même pas que le "splendide isolement n'a jamais été qu'un mythe dans le monde tel qu'il est. Ces diplomates israéliens que vous semblez ne pas tenir en grande estime, savent en tout cas parfaitement utiliser les groupes de pression aux USA comme en Allemagne et ailleurs pour obtenir ce qu'ils veulent. Ce qui comptent c'est le résultat et nous le voyons. Il suffit aussi d'aller dans le pays pour voir qu'ils ne jouent pas au "petit David malingre" : ce n'est pas l'image que montre généralement les jeunes israéliens. Ne vous attardez pas sur quelques excités en noir et papillotes : ils existent, mais ce n'est pas toute la société israélienne. Il faut bien un pendant des barbus enturbannés. L'autonomie de décision de ce pays, quand ses intérêts majeurs sont en cause, est par contre bien réelle.

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    3. @ BT,

      Nous sommes d'accord. Je critiquais juste cette idée selon laquelle Israël serait un pays qui ne compte que sur lui-même - thème développé à loisir par sa propagande pour "viriliser" son image de petit David, seul contre tous - alors qu'il baigne naturellement dans un jeu complexe d'interrelations, et même d'inter-dépendances qui l'implique mécaniquement dans une gestion partagée de sa stratégie, avec des partenaires privilégiées (Etats-Unis) ou moins privilégiés (France), sans parler de ses voisins éloignés (Turquie) ou immédiats (Egypte, Jordanie).

      La dynamique est donc subtile.

      L'affaire du Lavi (projet de chasseur national extrapolé à partir du F16 et torpillé par les Américains) montre assez bien, sur ce plan, qu'Israël n'a pas toujours toute latitude pour exercer librement l'autonomie de sa volonté.

      Sinon, je trouve qu'Elie Barnavi est un type très bien et je l'apprécie à chaque fois que je le lis ou l'écoute. D'une façon générale, la diplomatie israélienne fait son boulot. Je crois, sans être spécialiste du sujet, qu'il faut la distinguer des lobbies pro-israéliens qu'on trouve dans les pays occidentaux et qui sont plus le fait des natifs des pays en question. Normalement, un diplomate accrédité ne peut participer directement à un lobby politiquement actif sans aller au-delà de son rôle de représentation, donc s’immiscer dans la vie politique interne du pays où il est en poste.

      Concernant les loubavitchs (les" excités en noir et papillotes"), je sais bien qu'ils ne sauraient en aucun cas incarner à eux seuls Israël: ils relèvent du pittoresque, ou de l'anecdotique, et bien sûr du fait religieux. La place du fait religieux dans la société israélienne donne lieu à des débats assez féroces, d'après ce que j'ai compris: l'Etat juif doit-il être laïque, si oui, comment? Etc. Bizarrement ces débats intéressent peu en France où on retient surtout l'idée qu'à tel endroit la religion est si prégnante que la laïcité est un vain mot, alors qu'à tel autre, on peut par exemple faire la fête, coucher sans être marié, avoir telle orientation sexuelle, ou ne pas observer scrupuleusement le rite du sabbat. Jérusalem la rigoriste contre Tel Aviv la festive quoi.

      Là encore, on est dans le subtil.

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  6. Il se peut que la prochaine génération de C-RAM avec les lasers antimissiles testé depuis des décennies qui finira bien par rentrer en service fera du Hamas un adversaire qu'Israel se contentera d'ignorer. Si un système d'arme avec un coût de fonctionnement raisonable stoppent les tirs de roquettes et de mortiers déjà peu efficace tandis que les tunnels sont détruits grâce aux détecteurs sismiques, Tsahal n'aura plus a lancer de lourdes opérations sur Gaza. Pas besoin de faire la paix si l'ennemi n'arrive pas a porter la guerre chez soi.

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